Marche du Front de gauche: Mélenchon dénonce des chiffres "farfelus"

Jean-Luc Mélenchon, le 1er décembre 2013, lors de la manifestation du Front de gauche, organisée à Paris. - -
Ils étaient 100.000 selon les organisateurs, 7.000 selon la police... au soir de la marche du Front de gauche, dimanche, le parti de Jean-Luc Mélenchon a dénoncé les chiffres "farfelus" de la préfecture, affirmant qu'ils avaient été "dictés" par le ministre de l'Intérieur Manuel Valls.
Le 5 mai, lors d'une précédente manifestation contre l'austérité, "Valls nous avait divisé par 6, cette fois il le fait par 14. C'est sans doute à la hauteur de la crainte que nous lui inspirons", a affirmé le Parti de gauche dans un communiqué.
Écart record entre les chiffres
L'écart entre les chiffres semble effectivement atteindre un record. Ainsi, lors des protestations contre le mariage homosexuel, le 24 mars, les chiffres des organisateurs étaient "seulement" quatre à cinq fois supérieurs à ceux de la préfecture (1,4 million contre 300.000).
Dimanche, les manifestants, brandissant fanions aux couleurs du Parti de gauche, du PCF, du Front de gauche et pour certains d'entre eux des balais, ont défilé pendant deux heures de Place d'Italie à Bercy, siège du ministère des Finances, afin de faire entendre une "opposition de gauche" à la politique fiscale du gouvernement.
En tête de cortège, derrière une banderole proclamant "Contre l'injustice fiscale, taxer le capital, non à l'augmentation de la TVA", se tenaient les co-présidents du Parti de gauche, Jean-Luc Mélenchon et Martine Billard, le secrétaire national du PCF Pierre Laurent, Clémentine Autain, responsable d'une autre composante du Front de gauche, de même que l'ancienne candidate à la présidentielle de Lutte ouvrière (LO), Nathalie Arthaud. Son parti, ainsi que le Nouveau parti capitaliste (NPA) d'Olivier Besancenot et plusieurs sections de la CGT, ont pris part au défilé.
"Nous sommes le matin qui va se lever sur 1788 !"
"L'ennemi, ce n'est pas l'immigré, ce n'est pas le fonctionnaire, ce n'est pas le travailleur révolté !", a-t-il poursuivi dans son discours de clôture de la manifestation. "Nous ne nous trompons pas de colère ! L'ennemi, il y en a un : c'est la finance française et mondialisée qui profite, salit et saigne sans limite !"
"Nous sommes le matin qui va se lever sur 1788 !", a déclaré l'ex-candidat à la présidentielle, reprenant son parallèle avec l'injustice fiscale de 1788 qui a mené à la Révolution française.
En rangs serrés, derrière des slogans tels "On est fiers de l'impôt quand il est juste" ou encore "Hollande caresse la finance, le peuple répond : "résistance!"", les manifestants, venus de toute la France, ont réclamé une "politique fiscale ambitieuse", avec un "vrai redécoupage fiscal" et la suppression de la hausse de la TVA prévue pour le 1er janvier 2014.