Air France: Mélenchon met en garde "ceux qui nient la violence faite aux salariés"
Prenant le contre-pied de la majorité des réactions politiques, Jean-Luc Mélenchon ne condamne pas les violences contre la direction d'Air France, après un comité central où 2.900 suppressions de postes ont été annoncées, et dont les images ont fait le tour du monde. "D'accord, il y a des images de violence, a-t-il convenu mardi sur BFMTV, mais il y a surtout une violence que l'on ne voit pas, c'est celle des gens qui sont condamnés à la mort sociale parce qu'ils n'ont plus leur emploi, qui sont traités comme des pions, des balayeurs de l'entreprise aux pilotes. Je dis 'merci' aux salariés d'Air France qui ont permis qu'on reparle du social dans notre pays.'"
D'ailleurs, mardi, une vidéo qui été massivement partagée sur les réseaux sociaux: celle d'une hôtesse qui apostrophe plusieurs dirigeants dans la salle des négociations. "Moi je touche 1.800 euros par mois, c'est ça qui ruine Air France?", interpelle la jeune femme. Mais les cadres l'ignorent.
Manuel Valls "garde-chiourne" de la direction
"Je mets en garde ceux qui pointent du doigt la violence des salariés en niant celle faite aux salariés", a jeté Jean-Luc Mélenchon à l'adresse de Manuel Valls. "L'Etat actionnaire aurait pu faire autre chose, a-t-il estimé avant de juger "la parole du Premier ministre inqualifiable" quand "il se pose en garde-chiourne de la direction d'Air France". Manuel Valls avait notamment parlé de "voyous" et craint "pour l'image de la France" a l'international.
"Vous voudriez que l'on plaigne quelqu'un qui vient d'annoncer à 2.900 personnes qu'elles perdent leur travail?", s'est emporté Jean-Luc Mélenchon prenant l'exemple des "Contis", pointés du doigt pour avoir saccagé la préfecture de Compiègne, mais dont l'entreprise avait été condamnée pour licenciement abusif.
"Remettre la question sociale sur le devant de la scène"
"Comprenez ce qui se passe chez les travailleurs, a poursuivi Jean-Luc Mélenchon. Partout dans le pays, on n'écoute pas les gens qui sont dans une impasse". Pour autant, l'ancien candidat à la présidentielle refuse que son propos soit aligné sur celui de Nicolas Sarkozy qui, après avoir aligné les exemple (Air France, médecins, agriculteurs), a parlé de "chienlit" en écho aux propos de De Gaulle.
"Dès que les salariés haussent le ton, c'est un problème, explique Jean-Luc Mélenchon citant un texte de Jaurès, écrit en 1906, sur la question. Il est temps de remettre la question sociale sur le devant de la scène." Notamment aux médias qui accordent, selon lui, "trop d'importance au terrorisme et aux migrants". En 2015, en France, "la vie est violente pour des milliers de gens."