En coulisses, Valls prépare activement sa candidature à Barcelone

Manuel Valls pose sur une photo lors d'une manifestation pour défendre l'unité de l'Espagne, le 18 mars 2018, à Barcelone. - Pau Barrena - AFP
Sa décision n'est pas encore annoncée, mais déjà, en coulisses, Manuel Valls prépare le terrain. L'ancien chef du gouvernement, aujourd'hui député de l'Essonne, ne cache pas son intérêt pour la mairie de Barcelone, sa ville natale. Il annoncera cet été sa décision concernant sa possible candidature aux élections municipales dans la capitale catalane.
Réunions et tractations en Espagne
Et si rien n'est encore officiel, Manuel Valls s'active déjà sur place pour mettre en place les conditions politiques les plus favorables à son éventuelle arrivée dans la course, avec l'intention de créer une "grande candidature constitutionnelle à caractère transversal". Autrement dit, le candidat déchu de la primaire à gauche de début 2017 espère créer autour de lui un rassemblement de personnalités politiques catalanes issues à la fois du PSC, le parti socialiste catalan, mais aussi du parti populaire de centre-droit, le PPC, et des indépendants.
Dans ce but, Manuel Valls s'est rendu la semaine dernière en Espagne, où il a navigué entre Madrid et Barcelone pour nouer des contacts, comme l'explique le journal espagnol La Vanguardia. Pendant quatre jours, l'ancien Premier ministre a multiplié les réunions privées avec différents acteurs politiques locaux, parmi lesquels le Premier secrétaire du PSC, Miquel Iceta, ou encore Narcis Serra, ancien numéro deux du gouvernement socialiste de Felipe Gonzalez, avec lequel Manuel Valls s'est également entretenu.
Enfin, le 20 mai, il apportait son soutien par le biais d'une vidéo au lancement de la plateforme "España Ciudadana" ("Espagne citoyenne"), un site internet lancé par le numéro 1 du parti de centre-droit Ciudadanos, Albert Rivera, et qui donne la part belle à des témoignages teintés de patriotismes. Manuel Valls s'était d'ailleurs affiché aux côtés d'Albert Rivera dans les rues de Barcelone, le 18 mars, lors d'une manifestation pour défendre l'unité de l'Espagne.
Vers un accord post-élection?
Mais déjà, les tractations pour la course à la mairie de Barcelone s'annoncent difficiles. Miquel Iceta l'a dit à Manuel Valls: le PSC candidatera sous ses propres couleurs politiques, et la tête d'affiche est déjà déterminée, en la personne de Jaume Colboni, qui est l'actuel chef de file des socialistes à la mairie de Barcelone.
Mais pas de quoi décourager Manuel Valls, qui mise sur un accord après les élections, qui se tiendront le 26 mai 2019. "Nous Français, avons toujours l’idée du rassemblement au premier tour. Mais là-bas, on est dans une culture proportionnelle, et non majoritaire. C’est une autre manière de faire de la politique", rappelle l'intéressé, cité par L'Opinion.
Celui qui s'est impliqué activement dans la campagne des régionales en Catalogne, en décembre 2017, jouit en tout cas d'une notoriété politique certaine de l'autre côté de la frontière. Car comme le rappelle L'Opinion, c'est la SCC, la Société civile catalane, qui lui avait soufflé il y a deux mois l'idée de cette candidature à Barcelone. Une idée à laquelle s'était rallié Ciudadanos, la première formation politique de Catalogne, un parti libéral de centre-droit.
"Symboliser l'Europe par la preuve"
Une chose est sûre, bien que sa décision ne soit pas annoncée, Manuel Valls ne boude pas son enthousiasme à l'idée d'une candidature... voire tout simplement d'une élection.
"Barcelone, c’est une ville qui est une marque internationale incroyable, connue dans le monde entier. D’un point de vue intellectuel, me faire élire à Barcelone, c’est symboliser l’Europe par la preuve", estime l'ex-Premier ministre français d'origine catalane, naturalisé français en 1982, auprès de L'Opinion. Et d'ajouter: "Qui d’autre pourrait en faire autant, à part Sarkozy à Budapest ou François Hollande à Tulle?".