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Emmanuel Macron: une semaine de contre-offensive médiatique

Emmanuel Macron

Emmanuel Macron - CHRISTOPHE ENA / POOL / AFP

Dans la bataille de l'opinion divisée sur la réforme de la SNCF, Emmanuel Macron s'exprimera à la télévision jeudi sur TF1 et dimanche sur notre antenne.

Emmanuel Macron descend dans l'arène. Le président "jupitérien", qui avait jusqu'ici laissé le soin à son Premier ministre Édouard Philippe de mener la bataille politique sur la réforme de la SNCF au cœur d'un printemps social agité, s'exprimera coup sur coup dans deux entretiens télévisés. Le premier jeudi au 13 Heures de TF1, le second dimanche à 20h35 sur BFMTV, RMC et Mediapart.

Objectif de ces interventions: gagner la bataille de l'opinion, et éviter ainsi que les manifestants - cheminots, étudiants, personnels hospitaliers, retraités... - ne créent une véritable dynamique de "convergence des luttes". En choisissant le journal de la mi-journée de TF1, suivi en moyenne par 5,3 millions de téléspectateurs - le plus regardé chez les employés et les ouvriers, les retraités et les Français vivant dans les territoires ruraux -, c'est à un public "populaire" que souhaite s'adresser le chef de l'Etat, en plein décrochage dans cet électorat.

Gouvernement "technos"

Si le recours à une interview télévisée "d'étape" était déjà admis après un an de mandat, le président de la République est toutefois poussé à intervenir par les difficultés rencontrées par son gouvernement, plus technicien que politique.

"Quand vous donnez un poste à un technicien identifié dans son secteur, mais qu'il s'avère capable de mener le débat médiatique, vous n'êtes pas obligé d'être épaulé par l'Élysée ou Matignon. C'est le cas de Jean-Michel Blanquer à l'Éducation nationale, explique à nos confrères du Figaro le politologue Jérôme Sainte-Marie. En revanche, quand vous êtes plus transparent, cet écran ne fonctionne plus. L'exécutif est fragilisé, surtout quand il devient impopulaire."

Équilibre

La popularité d'Emmanuel Macron s'érode de plus en plus dans l'électorat social-démocrate qui l'a porté au pouvoir. De sorte que ces deux grands oraux prennent des allures de quadrature du cercle: comment enrayer l'impression, de plus en plus nette dans l'opinion, que l'exécutif penche à droite, quand l'objectif politique du jour est "d'aller jusqu'au bout" des réformes engagées, comme l'affirmait le Premier ministre Édouard Philippe au Parisien ?

"On a des difficultés à mettre en exergue les composantes sociales de notre politique", reconnaissait dans Le Monde le député macroniste Pierre Person. Attendu sur ce terrain lors de ses premières interventions télévisées, Emmanuel Macron n'avait alors donné que très peu de gages à ceux qu'un doute effleurait quant au slogan "et de droite et de gauche".

La contestation sociale, les réformes, la menace terroriste... Emmanuel Macron pourrait donc revenir dimanche sur ces doutes de l'opinion.

Louis Nadau