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Emmanuel Macron appelle les agriculteurs à ne pas "céder aux sirènes" du vote RN

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Le chef de l'État se rendra samedi au Salon de l'Agriculture, qui ouvrira ses portes le même jour jusqu'au 1er mars.

Alors que le Salon de l'Agriculture ouvrira ses portes samedi à Paris, Emmanuel Macron a accordé une interview à Ouest-France. Entretien dans lequel il balaie plusieurs thématiques liées à la ruralité et plus spécifiquement à l'agriculture.

Ne pas céder "aux sirènes" du RN

À moins d'un mois des municipales, Emmanuel Macron exhorte les agriculteurs, dont une partie serait tentée par un vote Rassemblement national (RN), à ne pas céder "aux sirènes d'un parti qui vous propose de sortir de l'Europe", ce qui équivaudrait pour le locataire de l'Élysée à "condamner l'agriculture française en livrant à eux-mêmes nos agriculteurs sans aide ni protection".

"La seule voie possible c'est l’Europe, que ce soit pour garantir des revenus ou pour concilier une agriculture capable d’assurer une souveraineté alimentaire tout en préservant l’environnement", défend Emmanuel Macron.
Et d'ajouter: "Le Rassemblement national vit sur les peurs, c'est son intrant à lui or les peurs font faire beaucoup de bêtises."

Lutte contre l'"agribashing"

Emmanuel Macron, parfois affublé de l'étiquette de "président des villes", rétorque aussi être "le président des Français et des Françaises avec un attachement particulier à l'agriculture qui participe de l'art d'être Français".

"Je ne tolérerai aucune violence à l'encontre des agriculteurs", ajoute le président de la République, réagissant à "l'agribashing" dont s'estiment victimes ces derniers, et met en avant la mise en place d'une cellule spécifique au sein de la gendarmerie, Démeter, vouée à lutter contre les intrusions dans les élevages. "On ne peut pas accepter que des citoyens viennent agresser des agriculteurs ou effectuer des intrusions dans des élevages."

"Il faut accepter de changer nos habitudes"

"On ne peut pas accepter cette forme d'activisme violent", a appuie Emmanuel Macron à l'égard des militants, notamment anti-pesticides. Pesticides qui font débat parmi les exploitants agricoles, majoritaires à avoir adopté le modèle dit conventionnel, en ayant recours à ces produits, et non celui de l'agriculture biologique.

Le gouvernement a défendu l'interdiction du glyphosate, produit phytosanitaire controversé, en 2021. Une mesure qui soulève des interrogations voire des inquiétudes parmi les agriculteurs. "J'ai toujours indiqué que nous ne laisserions pas les agriculteurs sans solution", soutient Emmanuel Macron. Il reconnaît toutefois que l'objectif de l'interdiction en 2021 "ne sera pas tenable sur la totalité des exploitations".

Mais "il faut accepter de changer nos habitudes de toutes parts. Accepter de changer nos pratiques agricoles et accepter aussi de changer nos habitudes de citoyen et de consommateur", tempère le chef de l'État, qui veut "que le revenu des agriculteurs s'améliore pour qu'ils puissent effectuer cette transition dans de bonnes conditions".
Jérémy Brossard et Clarisse Martin