Émeutes: Le Pen demande à Macron de recevoir les partis représentés à l'Assemblée

La présidente du groupe RN à l'Assemblée nationale Marine Le Pen à Paris, le 22 mars 2023 - BERTRAND GUAY © 2019 AFP
Marine Le Pen a demandé à Emmanuel Macron de recevoir "sans plus attendre" les formations représentées à l'Assemblée nationale "pour évoquer la situation grave" du pays et "les initiatives" pour y faire face, vendredi dans une allocution sur les réseaux sociaux.
"Il n'y a pas d'autre solution immédiate que le retour à l'ordre républicain par le biais de couvre-feux sectoriels et, si la situation devait perdurer ou s'aggraver, par la déclaration de l'état d'urgence", a ajouté l'ex-candidate du Rassemblement national (RN) à la présidentielle.
Des villes comme Amiens (Somme), Clamart (Hauts-de-Seine) ou Beauvais (Oise), ont déjà décrété ces derniers jours un couvre-feu avec des conditions variables selon la ville concernée.
Marine Le Pen fustige les "forces antirépublicaines et extrémistes"
Face à cette "période d'incertitude et d'inquiétude", elle a souligné que sa "ligne de conduite" en tant que "responsable de la première force d'opposition" serait de "ne rien faire qui puisse empêcher ou entraver l'action des autorités légitimes qui ont en charge l'ordre public".
Elle a en revanche durement critiqué, sans les nommer expressément, "les politiques ou les syndicats politisés" qui "ont pris la responsabilité d'exonérer moralement ces agissements criminels" et sont ainsi "sortis du champ républicain".
"Ils en porteront une responsabilité indélébile devant la nation et l'Histoire", a ajouté Marine Le Pen, avant d'appeler à "se défier de ces forces antirépublicaines et extrémistes" qui "conduisent le pays sur les chemins terribles du désordre".
L'état d'urgence écarté par le gouvernement
Le député RN et vice-président de l'Assemblée nationale Sébastien Chenu avait déjà réclamé vendredi sur LCI l'instauration de l'état d'urgence et de couvre-feux dans les quartiers qui ont été à nouveau théâtres de violences après la mort de Nahel, 17 ans, tué par un policier à Nanterre.
Jeudi, le gouvernement a écarté le déclenchement de l'état d'urgence, Elisabeth Borne affirmant que les "circonstances" n'étaient pas réunies pour une telle mesure. Emmanuel Macron a annoncé vendredi des "moyens supplémentaires" face aux émeutes qui marquent la France.
Le président de LR Éric Ciotti et le président de Reconquête! Éric Zemmour avaient aussi exigé jeudi la mise en place de l'état d'urgence. L'état d'urgence, qui permet aux autorités administratives de prendre des mesures d'exception comme une interdiction de circuler, avait notamment été déclenché en novembre 2005 après 10 jours d'émeutes dans les banlieues.