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Macron veut "coopérer" avec Trump et appelle à ne pas être "faible" face à lui

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Devant les ambassadeurs réunis ce lundi 6 janvier à l'Élysée, le chef de l'État est revenu sur la victoire de Donald Trump qui fera son retour à la Maison-Blanche le 20 janvier. "Si on décide d'être faible et défaitiste, il y a peu de chances d'être respecté" par le milliardaire, a jugé Emmanuel Macron.

Pas de bras de fer pour l'instant, quelques semaines à peine après leurs retrouvailles à Notre-Dame. Emmanuel Macron est revenu lors de ses vœux aux ambassadeurs ce lundi 6 janvier à l'Élysée sur le retour de Donald Trump au pouvoir le 20 janvier prochain lors de son investiture.

Il "sait qu'il a en France un allié solide, un allié qu'il ne mésestime pas", a jugé le chef de l'État.

"À nous de savoir coopérer"

"De 2016 à 2020, la France a su travailler avec le président Trump", a encore souligné Emmanuel Macron alors que les relations ont souvent été tendues entre Paris et Washington lors du premier mandat du milliardaire.

"Si on décide d'être faible et défaitiste, il y a peu de chances d'être respecté par les États-Unis d'Amérique du président Trump", a cependant mis en garde le dirigeant français.

"À nous de savoir coopérer avec le choix qui a été fait par le peuple américain", a-t-il encore insisté lors de la réunion annuelle des ambassadeurs.

Un retour de Trump dans une Europe affaiblie

Dès la victoire de Donald Trump face à Kamala Harris le 6 novembre dernier, l'entourage d'Emmanuel Macron avait fait savoir qu'il "travaillerait évidemment avec la nouvelle administration" américaine tout en rappelant "l'importance de la souveraineté européenne" face à Washington.

Le retour de Donald Trump s'inscrit dans un contexte d'affaiblissement de l'Union européenne qui pourrait être notamment renforcée par la large augmentation des droits de douane sur les produits venus d'Europe promise par le nouveau président des États-Unis.

Quelques jours à peine après les résultats des élections américaines, Emmanuel Macron avait déjà donné le ton, laissant augurer de futurs échanges tendus. Présent à Budapest aux côtés du secrétaire général de l'OTAN, le locataire de l'Élysée avait appelé à une accélération du développement de la défense européenne avec une formule lourde de sous-entendus.

"Pour moi, c’est simple. Le monde est fait d’herbivores et de carnivores. Si on décide de rester des herbivores, les carnivores gagneront et nous serons un marché pour eux", avait alors lancé le président français.

Une chance pour Emmanuel Macron

Mais les tensions semblaient être redescendues d'un cran lors de la réouverture de Notre-Dame en décembre dernier. Donald Trump avait ainsi choisi Paris pour son premier déplacement à l'international depuis sa réélection.

Le geste, fort symbolique, a été couplé à une réunion tripartite entre Emmanuel Macron, le dirigeant américain et le président ukrainien Volodymyr Zelensky, plus que jamais à la recherche d'un accord avec la Russie pour sortir de la guerre en Ukraine.

De quoi permettre à Emmanuel Macron, en grande difficulté sur la scène intérieure, de se positionner comme négociateur dans le conflit entre Kiev et Moscou tout en marquant des points auprès de Donald Trump.

Ces derniers mois, l'Américain n'a cependant pas épargné le locataire de l'Élysée, l'accusant en plein meeting de "lécher le cul" de la Chine ou se moquant de son accent américain lors d'une imitation d'un coup de fil que les deux hommes auraient eu ensemble.

Marie-Pierre Bourgeois