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"Communication", "humilité": les réactions de la classe politique après les vœux d'Emmanuel Macron

Emmanuel Macron lors de ses vœux aux Français le 31 décembre 2024

Emmanuel Macron lors de ses vœux aux Français le 31 décembre 2024 - Kiran RIDLEY / AFP

Les réactions se sont concentrées sur le mea culpa du président concernant la dissolution de l'Assemblée nationale et son intention de demander aux Français de "trancher" certains "sujets déterminants".

Emmanuel Macron a entraîné des réactions contrastées au sein de l'échiquier politique ce mardi 31 décembre après avoir formulé ses vœux aux Français. Si la gauche ne semble guère convaincue, l'extrême droite trouve un motif de satisfaction, tandis que le camp présidentiel et Les Républicains saluent la teneur de cette intervention.

Deux passages de l'allocution présidentielle ont suscité les commentaires des uns et des autres. D'abord le mea culpa sur la dissolution de l'Assemblée nationale, le chef de l'État reconnaissant que cette décision a "apporté pour le moment davantage de divisions" que "de solutions pour les Français". Et deuxièmement, l'annonce selon laquelle il demandera aux Français, en 2025, de "trancher" certains "sujets déterminants", que ce soit, selon son entourage, par l'intermédiaire de "référendums ou de conventions citoyennes".

"Le problème ce n'est pas seulement la dissolution"

Chez les insoumis, ces deux points ne changent rien. Pour eux, la seule solution permettant de sortir de la situation politique actuelle, caractérisée par une Assemblée nationale fragmentée en trois blocs, est le départ d'Emmanuel Macron. "Tant que la parenthèse ne sera pas fermée, le courant d'air sera pénible. Il faut finir le travail…", enjoint Jean-Luc Mélenchon sur X.

Proche de ce dernier et coordinateur de La France insoumise, Manuel Bompard chante la même chanson. Selon lui, "il ne suffit pas de reconnaître sa responsabilité, il faut en tirer toutes les conclusions politiques: partir".

Son ancien collègue de LFI, Alexis Corbière, souligne sur BFMTV que "le problème, ce n'est pas seulement la dissolution" mais également le fait "qu'(Emmanuel Macron) a refusé de reconnaître le résultat des élections" législatives où la gauche était arrivée en tête, en choisissant Michel Barnier, issu de LR, comme Premier ministre.

Quant à l'éventualité de référendums, Emmanuel Macron va s'en servir afin de "faire des plébiscites, c'est-à-dire des questions biaisées à sa main pour essayer de faire croire qu'il est encore majoritaire", accuse-t-il. "C'est de la communication", tranche l'insoumis Éric Coquerel, également interrogé sur BFMTV.

L'écologiste Sandrine Rousseau, elle, tente sa chance appelant le président à "commence(r) par la réforme des retraites", dont la gauche réclame l'abrogation. "Nous ne manquons pas d'idées à lui soumettre", écrit également Fabien Roussel, secrétaire national du PCF. Tout en raillant un Emmanuel Macron qui "découvre la démocratie", selon lui.

"Humilité" et "lucidité"

Du côté de l'extrême droite, la possibilité référendaire est accueillie avec enthousiasme. "C'est une occasion en or", alors que le pays "va être bloqué pendant six mois", avant une éventuelle dissolution de l'Assemblée national, juge Aleksandar Nikolic, porte-parole du Rassemblement national.

"J'espère qu'il ira jusqu'au bout, qu'enfin les Français seront consultés, parce que depuis trop longtemps la politique qui est menée va à l'inverse de ce que souhaitent les Français dans les enquêtes d'opinion", déclare-t-il sur BFMTV.

Les plus convaincus par cette intervention sont évidemment les membres du camp présidentiel. La ministre de la Santé, Catherine Vautrin, loue sur BFMTV des "annonces très concrètes", ainsi que "la capacité d'humilité" du président de la République "vis-à-vis de nos concitoyens".

Même analyse de Marc Fesneau. Le patron des députés Modem salue sur X des "vœux lucides sur nos difficultés, nos impasses et nos réussites en 2024 et portés vers l’avenir de la France et de l’Europe en 2025".

Des mots également repris du côté du parti Les Républicain, le secrétaire général délégué du parti, Geoffroy Didier, estimant que "les vœux du président étaient empreints d'humilité et de lucidité sur la situation."

Baptiste Farge