Les câbles de la NSA: entre infos brutes et petites anecdotes

Une note de la NSA qui évoque Nicolas sarkozy - Wikileaks
A l'époque des communications en morse on parlait littéralement de "câbles". Des années plus tard, malgré la sophistication permanente des moyens de communication le terme est resté lorsque sont évoqués les échanges entre une ambassade et son pays. Ainsi, les révélations de Libération et de Mediapart mettent en lumière les câbles diplomatiques par lesquels remontaient les écoutes de Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy et François Hollande entre 2006 et 2012.
Les notes de la NSA publiées par Wikileaks et Julian Assange en respectent aussi les codes: un titre, un degré d'importance, d'éventuelles restrictions ou la nature - illégale ou non - de l'écoute.
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Dans la forme, on retrouve les codes d'une dépêche d'agence de presse avec une construction très neutre - mais aussi une date, un titre et des codes de référence - où les "Comment" pour "commentaire" du rédacteur sont signalés et placés entre parenthèses. Ils facilitent par exemple la compréhension. Libération qui a détaillé l'un des câbles dévoilés, racontant par le menu une réunion secrète entre François Hollande et le chef de l'opposition allemande, Sigmar Gabriel, démontre que cette partie du texte permet aussi de donner des éléments de contexte et d'analyse.
Service des synthèses et anecdotes
Une forme qui correspond aussi à cette information: les câbles émanent d'un bureau identifié comme étant celui des "Summary Services", le "service des synthèses". Pour autant, derrière la neutralité, les câbles ou notes de la NSA ne sont pas dépourvues de propos retranscrits.
Ainsi sur Nicolas Sarkozy, la NSA affirme, après la crise financière de 2008, qu'il "croit que Washington tient désormais compte de certains de ses conseils". "Selon lui, c'est la première fois que les États-Unis n'ont pas agi en leaders dans la gestion d'une crise mondiale et la France va maintenant prendre la main. (... ) Sarkozy se voit comme le seul à pouvoir résoudre la crise financière mondiale".
Enfin, la NSA affirme que la façon dont Jacques Chirac donnait des ordres à Philippe Douste-Blazy (qu'il avait chargé de soutenir la nomination du Norvégien Terje Roed-Larsen comme secrétaire général-adjoint de l'ONU) prouvait qu'il percevait son ministre des Affaires étrangères comme ayant une "propension (...) à faire des déclarations inexactes et inopportunes".