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"Le cap a été donné par le Président": l'Élysée répond à Élisabeth Borne sur la réforme des retraites

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La Première ministre prend ses distances ce vendredi avec la ligne tenue par Emmanuel Macron sur la réforme des retraites en tendant la main aux syndicats. L'Élysée rappelle à Élisabeth Borne qu'un "cap" a été donné par le chef de l'État.

Une position ferme. L'Élysée a répondu ce vendredi à la Première ministre qui a appelé à "ne pas brusquer les choses" et a tendu la main aux syndicats sur la réforme des retraites, selon ses propos rapportés dans des articles du Monde et du Point ce vendredi.

"Le cap a été donné par le Président lors de son interview du 13h sur France 2 et TF1 (le 22 mars ndlr)", affirme l'Élysée à BFMTV.

"Il a demandé à la Première ministre de recevoir les syndicats et de travailler sur une feuille de route pour les mois à venir", souligne encore l'Élysée.

Ces propos se veulent une réponse directe à Élisabeth Borne, laquelle estime qu'il "est important de dire où l'on veut aller", alors que l'exécutif traverse une période de turbulences avec la poursuite de la mobilisation contre la réforme des retraites.

"Ne pas brusquer les choses"

Élisabeth Borne a choisi de marquer sa différence ce vendredi avec la ligne du chef de l'État, qui avait lancé cette semaine une pique au secrétaire général de la CFDT Laurent Berger.

La Première ministre estime pour sa part "qu'il ne faut pas que les syndicats sortent humiliés de cette séquence".

"Nous devons être extrêmement attentifs à ne pas brusquer les choses. Il faut laisser reposer le pays qui a besoin d'apaisement", estime-t-elle.

Élisabeth Borne a échangé avec les syndicats mercredi, lors d'une réunion à Matignon. Un court échange qualifié "d'échec" par l'intersyndicale.

"Pas simplement là pour administrer le pays"

Alors qu'elle se trouve actuellement en sursis à la tête du gouvernement après l'adoption de la réforme des retraites via un 49.3, Élisabeth Borne appelle à la stabilité de l'exécutif.

"Il faut un temps de décantation. Ce n'est pas le moment de donner des coups de volant", estime-t-elle.

Elle réaffirme par ailleurs sa place à Matignon et sa volonté de ne pas servir de fusible. "Je ne suis pas simplement là pour administrer le pays", soutient-elle.

"Dire où on veut aller"

"Avant d'aller chercher des alliés pour voter les textes, c'est important de dire où l'on veut aller. Il faut redonner du sens et du souffle à l'action", insiste-t-elle.

Emmanuel Macron avait confié à la Première ministre la mission "d'élargir la majorité" et "d'apaiser le pays" au lendemain de l'adoption de la controversée réforme des retraites.

Une douzième journée de mobilisation contre la réforme des retraites est prévue le 13 avril à la veille de la décision du Conseil constitutionnel sur la réforme des retraites.

Agathe Lambret