Inscription de l'IVG dans la Constitution: Macron souhaite qu'elle aboutisse "dès que possible"

Le président de la République Emmanuel Macron s'est montré favorable à une inscription "dès que possible" de l'IVG dans la Constitution lors de son discours prononcé devant le Conseil constitutionnel ce mercredi à l'occasion des 65 ans de la Loi fondamentale.
"J'ai exprimé mon souhait, le 8 mars dernier, que nous puissions trouver un texte accordant les points de vue entre l'Assemblée nationale et le Sénat et permettant de convoquer un Congrès à Versailles", a souligné le chef de l'État.
"Je souhaite que ce travail de rapprochement des points de vue reprenne pour aboutir dès que possible", a-t-il ajouté.
"Volonté d'avancer du président de la République"
La question de l'inscription du droit à l'avortement dans la Constitution a ressurgi en 2022 après l'annulation de l'arrêt garantissant aux Etats-Unis le droit d'avorter sur tout le territoire.
Réclamée par les associations féministes et par la gauche, elle a été reprise en mars par le chef de l'Etat qui a promis d'inclure "la liberté" de recourir à l'IVG dans un "projet de loi portant révision de notre constitution". La mesure a également été débattue au Parlement via une proposition de loi adoptée en première lecture à l'Assemblée nationale puis au Sénat mais la navette parlementaire est pour l'heure à l'arrêt.
Dans un communiqué publié mercredi, la Fondation des Femmes se "félicite de la volonté d'avancer du président de la République" mais prévient qu'elle "sera attentive à la mise en oeuvre de cette annonce et la rédaction retenue."
"Pouvoir maîtriser sa fécondité est une condition de notre vivre ensemble, être libre est une condition de l'égalité entre femmes et hommes, et décider pour son propre corps une condition de la démocratie", souligne l'organisation.
"On attendait une parole plus importante"
Le Planning familial se dit lui "déçu du non engagement concret du chef de l'Etat" et déplore avoir "l'impression de réentendre ce qui avait été dit le 8 mars", réagit sa présidente Sarah Durocher.
"On attendait une parole plus importante de la part du président de la République, ça a été une seule phrase dans son discours, ça aurait mérité plus dans le contexte où les mouvements 'anti-choix' sont très présents et que les antennes du Planning familial se font attaquer", a-t-elle ajouté.
A l'inverse, Alliance Vita, qui milite notamment contre l'avortement, estime que l'urgence est à "la prévention et pas à la constitutionnalisation". "Plutôt qu'une inscription dans la Constitution, il est urgent de mettre en place une véritable politique de prévention de l'avortement qui permettrait d'éviter un grand nombre de drames personnels en présentant aux femmes d'autres perspectives", juge l'association.