"Il sait pourquoi il l'a fait": Brigitte Macron défend une décision "mûrie" de son mari sur la dissolution

Brigitte et Emmanuel Macron le 28 novembre 2024 à Paris - STEPHANE DE SAKUTIN / AFP
Près de sept mois plus tard, toujours l'heure des explications. En pleine campagne de lancement pour l'opération pièces jaunes, Brigitte Macron est longuement revenue sur la dissolution de l'Assemblée nationale décidée par le chef de l'État en juin dernier.
Vécue par la macronie comme une décision prise en solitaire, sans guère d'échanges avec les lieutenants de son propre camp, son épouse réfute ce constat.
"Il a consulté, ça je peux vous le promettre. C'était une décision qu’il a mûrie et au bout d’un moment, il faut prendre la décision, donc il l'a prise", a défendu l'ex-professeur de lettres ce vendredi matin au micro de RTL.
"Ceux qui étaient au courant n'ont pas dit qu'ils l'étaient"
Gabriel Attal, alors Premier ministre, n'a pourtant pas été consulté en amont comme il l'a lui-même reconnu publiquement.
Quant aux présidents des Assemblées Yaël Braun-Pivet et Gérard Larcher, ils ont été simplement "'informés" de la décision d'Emmanuel Macron comme l'avait expliqué le patron du Sénat, et non "consultés" comme le prévoit pourtant la Constitution.
"Bien évidemment, ceux qui n’étaient pas au courant (en amont de cette décision), n’étaient pas au courant. Et ceux qui étaient au courant, n'ont pas dit qu'ils l'étaient. On est dans la quadrature du cercle", se justifie Brigitte Macron.
Parmi les rares à avoir été mis dans la confidence de cette décision historique - une seule précédente dissolution fut prononcée en 1997 sous Jacques Chirac - on trouve notamment Gérald Darmanin, alors ministre de l'Intérieur, et l'incontournable Alexis Kohler, secrétaire général de l'Élysée.
"Il sait pourquoi il l'a fait"
Il faut dire que la manœuvre a tourné au fiasco. Annoncée après des élections européennes catastrophiques pour le camp présidentiel, Emmanuel Macron qui ne disposait déjà que d'une majorité relative, a largement perdu ces législatives anticipées.
Nommé dans la douleur en septembre dernier, Michel Barnier n'est resté que trois mois à Matignon et n'est pas parvenu à faire adopter le budget de l'État et de la sécurité sociale.
Charge désormais à François Bayrou, devenu Premier ministre à son tour, d'y parvenir. De quoi alimenter les critiques, y compris parmi les anciens lieutenants d'Emmanuel Macron.
Peu habitué aux mea culpa, le président a cependant reconnu lors de ses vœux aux Français le 31 décembre dernier que la dissolution avait "apporté davantage de divisions que de solutions".
"Il sait pourquoi il l'a fait, mais il entend aussi ce qu'on lui dit. À gérer, ce n'est pas simple. Mais il faut choisir un chemin, il a choisi un chemin parce qu'il pense que donner la parole aux Français, c'est toujours bien", a encore défendu Brigitte Macron.
"Arrêter un petit peu de travailler"
Alors qu'il l'avait déjà évoqué à plusieurs reprises - sans jamais le faire aboutir - Emmanuel Macron a promis le 31 décembre qu'il demanderait aux Français de "trancher" sur "des sujets déterminants" liées "à notre économie, notre sécurité, nos enfants".
Quant à l'après-Élysée, Brigitte Macron a appelé son époux "à arrêter un petit peu de travailler". En novembre 2023, Emmanuel Macron avait déjà évoqué son avenir devant des étudiants au Kazakhstan. "Il est probable que je ferai quelque chose de complétement différent dès que j'aurai fini", avait-il avancé.