Hollande: "La France a pris une part très modeste" dans l'accueil des réfugiés

La question de l'accueil des migrants est de nouveau abordée par l'Union européenne à Bruxelles, jeudi. François Hollande, qui participe à ce sommet, s'est montré volontariste, lors de son arrivée. "La France a pris une part, mais une part très modeste" dans l'accueil des réfugiés a-t-il déclaré, rappelant que l'Allemagne, l'Autriche et la Suède avaient fourni "l'effort principal". L'Allemagne fait en effet office de championne de l'accueil des migrants en Europe, et s'attend à un nombre de demandes d'asile record cette année.
"Nous devons aussi et surtout maintenant faire en sorte que les pays qui accueillent des refugiés à l'extérieur de l'Union européenne, comme la Turquie, la Jordanie et le Liban puissent être aidés", a poursuivi le Président.
Les dirigeants des 28 pays membres de l'Union européenne finalisent jeudi à Bruxelles leur offensive diplomatique pour tarir les flux migratoires à la source, au-delà des frontières européennes, pressant tout particulièrement la Turquie, réticente d'apporter sa contribution.
2 millions de Syriens en Turquie
L'attentat-suicide meurtrier de samedi à Ankara (99 morts) a ralenti une négociation déjà difficile, mais la coopération de la Turquie est devenue urgente pour les chefs d'Etats et de gouvernement européens.
Ce pays limitrophe de la Syrie en guerre est "devenu la porte d'entrée pour des centaines de milliers de réfugiés vers l'Europe", rappelle le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker. "L'UE a besoin de la Turquie et la Turquie a besoin de l'UE", selon son dauphin Frans Timmermans, justement en Turquie mercredi pour mener des tractations.
Plus de deux millions de Syriens ont déjà trouvé refuge en territoire turc, où doit se rendre dimanche la chancelière allemande Angela Merkel.
La Turquie ne monopolisera toutefois pas les débats jeudi. Même s'ils sont divisés sur le rôle que peut jouer le président syrien Bachar al-Assad dans une transition politique, les Européens vont réaffirmer leur consensus sur le fait qu'il ne "peut y avoir de paix durable en Syrie" sous le régime actuel. Le référendum sur la sortie du Royaume Uni de l’UE, le renforcement de l’Union économique et monétaire feront également partie des sujets qui seront évoqués.