Hollande demande à Poutine de respecter "l'intégrité territoriale" de l'Ukraine

Le président français François Hollande a insisté lundi auprès de son homologue russe Vladimir Poutine sur "la nécessité d'une transition pacifique" en Ukraine et sur "l'importance de veiller à l'unité et à l'intégrité territoriale du pays", a indiqué l'Elysée.

Après la chute du président pro-russe Viktor Ianoukovitch, les regards sont désormais tournés vers la Russie. Vladimir Poutine ne voit en effet pas d'un bon oeil le déplacement vers l'Europe de l'épicentre politique ukrainien, et a déjà condamné à plusieurs reprises ce qu'il qualifie d'ingérences en Ukraine. Lundi, le Premier ministre russe, Dmitri Medvedev, a été encore plus clair en soulignant que la Russie ne reconnaissait pas la légitimité du nouveau pouvoir en place en Ukraine.

"Strictement parlant, aujourd'hui nous n'avons personne avec qui parler. La légitimité de toute une série d'organes du pouvoir là-bas suscite de sérieux doutes", a-t-il dit, cité par les agences russes.

Le coup de fil de Hollande à Poutine

Mais la transition politique en Ukraine ne pourra pas se faire sans la Russie, qui tient les cordons de l'économie ukrainienne. Conscient de ce problème, François Hollande a évoqué la question au cours d'un entretien téléphonique avec Vladimir Poutine, lundi, insistant "sur la nécessité d’une transition pacifique et l’importance de veiller à l’unité et à l’intégrité territoriale du pays", selon un communiqué de l'Elysée.

François Hollande a aussi souligné que "la formation attendue d'un gouvernement de large rassemblement doit permettre d'organiser l'élection présidentielle et d'engager les réformes indispensables" dans ce pays, selon un communiqué de la présidence.

Vers une aide financière de l'Europe?

"Tout doit être fait pour qu'une aide financière soit apportée dans cette période difficile à l'Ukraine pour accompagner la modernisation économique", a aussi déclaré le président français, alors que l'Ukraine se tourne vers l'Occident pour une aide financière.

"L'Union européenne et la Russie doivent travailler ensemble en ce sens", a demandé François Hollande qui a convenu avec Vladimir Poutine de "poursuivre leur consultations".

La Russie dénonce des "méthodes dictatoriales"

Cet échange intervient alors que lundi la Russie a contesté la légitimité et dénoncé les "méthodes dictatoriales" des nouvelles autorités ukrainiennes, au moment où celles-ci lançaient un mandat d'arrêt contre l'ex-président Ianoukovitch.

"Si on considère que des gens qui se baladent dans Kiev avec des masques noirs et des kalachnikovs sont le gouvernement, alors il nous sera difficile de travailler avec un tel gouvernement", a lancé le Premier ministre russe Dmitri Medvedev, réagissant à l'arrivée au pouvoir de l'opposition ukrainienne ce week-end.

"Il me semble que c'est une aberration de considérer comme légitime ce qui est en fait le résultat d'une révolte", a-t-il ajouté à l'intention des Européens, qui, eux, ont décidé de soutenir le nouveau pouvoir et ont dépêché à Kiev la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton.

D. N. avec AFP