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Élysée

Emmanuel Macron estime que le Nouveau Front populaire n'a pas de "majorité quelle qu'elle soit"

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Le président de la République Emmanuel Macron a pris la parole lors d'une interview télévisée, ce mardi 23 juillet, à trois jours des Jeux olympiques.

À l'occasion d'une interview accordée à France 2 ce mardi 23 juillet, Emmanuel Macron a assuré que le Nouveau Front populaire n'a pas "gagné" les élections législatives convoquées après la dissolution.

Il assure que le Nouveau Front populaire n'a "de manière évidente" pas de "majorité quelle qu'elle soit", bien qu'il s'agisse de la coalition ayant obtenu le plus de sièges à l'Assemblée nationale à l'issue du scrutin, sans obtenir la majorité absolue, 182 contre 289.

Après avoir souligné la percée du Rassemblement national au premier tour, vague endiguée par un barrage républicain, le président réaffirme que "personne n'a gagné", reconnaissant au passage la défaite du camp présidentiel.

Lucie Castets proposée par le NFP pour le poste de Première ministre
Lucie Castets proposée par le NFP pour le poste de Première ministre
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Lucie Castets à Matignon? "Le sujet n'est pas là"

Emmanuel Macron annonce donc entre les lignes qu'il ne nommera pas à Matignon Lucie Castets, désignée par le Nouveau Front populaire comme candidate de la gauche pour le poste de Première ministre. "Le sujet n'est pas là, le sujet n'est pas un nom donné par une formation politique", a-t-il assuré.

Pour illustrer ce qu'il estime être l'absence de légitimité de la gauche, le chef de l'État met en avant plusieurs éléments. D'abord, le fait que Yaël Braun-Pivet a été réélue présidente de l'Assemblée nationale, grâce à un vote à majorité relative, où elle a obtenu une courte avance sur le candidat communiste-NFP André Chassaigne.

Autre exemple choisi par le président de la République, l'élection d'Éric Coquerel à la tête de la Commission des finances de l'Assemblée nationale, un poste traditionnellement attribué à l'opposition.

"On marche sur la tête, ce n'est pas sérieux", a taclé le président, face à ce qu'il considère comme une incohérence.

"Dès qu'Emmanuel Macron se sera rendu à l'évidence que nous sommes la majorité, alors je démissionnerai de mon poste de président de la commission des Finances pour laisser ce poste à la nouvelle opposition", avait cependant assuré Eric Coquerel après son élection, anticipant cette attaque.

Pas de gouvernement de plein exercice avant mi-août

Depuis une semaine, la France est dirigée par un gouvernement dit démissionnaire après la démission de Gabriel Attal et de ses ministres. La situation ne devrait pas changer avant la "mi-août" comme l'a assuré le président, celui-ci agissant par "responsabilité" pour "assurer la stabilité du pays".

En attendant la fin des Jeux olympiques, le chef de l'État espère que les membres de la gauche, du centre et de la droite puissent s'entendre, "faire des compromis" et trouver des accords, notamment sur un budget.

"Dans ce contexte, ce que j'attends aujourd'hui des forces politiques, c'est qu'elles soient à la hauteur", a réclamé Emmanuel Macron. Un message sensiblement similaire à celui tenu lors de sa lettre aux Français.

Tom Kerkour