Emmanuel Macron espère un "compromis intelligent" avec la droite sur la loi immigration

Sa première prise de parole depuis le rejet surprise de la loi immigration. Emmanuel Macron est revenu sur ce texte qu'il avait appelé de ses vœux à plusieurs reprises ces derniers mois et dit croire à son avenir. Ce texte est pour l'instant soumis à la recherche d'un compromis avec la droite lundi, avant un éventuel vote à haut risque dans l'hémicycle ce mardi.
"Je suis favorable à ce qu'un compromis intelligent soit trouvé au service de l'intérêt général", a lancé le chef de l'État lors d'un point presse à l'issue d'un Conseil européen.
"Nous avons une majorité qui ne s'est jamais divisée"
Élisabeth Borne s'attelle depuis plusieurs journées à négocier avec Les Républicains qui détiennent entre leurs mains l'avenir du texte. C'est la version issue du Sénat qui va servir de base de négociation aux discussions au sein de la commission mixte paritaire, cet organe qui réunit sept sénateurs et sept députés.
La macronie craint qu'une partie de ses troupes ne se fracture en cas d'accord à l'issue des discussions. Les députés de la majorité peuvent-ils en effet vraiment voter favorablement pour un projet loi marqué du sceau de la droite? Même si plusieurs dispositions sénatoriales devraient finalement enlevés à l'instar de l'aide médicale d'État, la question reste entière.
La création d'un titre de séjour pour les travailleurs sans-papiers dans des métiers en tension, point clef de la loi, pourrait ainsi disparaître de l'accord. C'était pourtant l'une des promesses de Gérald Darmanin quand il avait présenté ses mesures à l'hiver 2022.
"Nous avons une majorité qui ne s'est jamais divisée et qui a engagé de vraies discussions", a balayé Emmanuel Macron, refusant d'afficher le moindre doute.
"Un jeu d'obstruction et de refus du dialogue"
Il a salué au passage son ministre de l'Intérieur, très affaibli politiquement, qui "n'a pas épargné sa peine" dans les négociations avec la droite. Le président a également promis de ne pas aller au 49.3 qui lui aurait permis de faire adopter sans vote la loi immigration.
"Ce ne serait pas sérieux de traiter un texte sensible au 49.3 alors que les oppositions ont tout fait pour qu'il n'y ait pas de débat", a analysé Emmanuel Macron.
Le président, qui affiche un certain optimisme quant à l'issue de la loi, n'a manifestement pas digéré que les oppositions refusent en bloc de débattre de la loi immigration lundi.
"Il y a un jeu d'obstruction et de refus du dialogue que les Français ne peuvent pas comprendre et moi non plus", a encore tancé le locataire de l'Élysée.
Élisabeth Borne va continuer les discussions ce week-end avec la droite dans l'espoir d'aboutir à un compromis.