BFMTV
Élysée

Chômage, impôts : les reniements de François Hollande

François Hollande au Salon de l'Agriculture avec ses ministres, Benoît Hamon (Consommation) et Stéphane Le Foll (Agriculture).

François Hollande au Salon de l'Agriculture avec ses ministres, Benoît Hamon (Consommation) et Stéphane Le Foll (Agriculture). - -

Confronté à de mauvaises perspectives économiques, François Hollande prépare l'opinion à une marche arrière sur ses principaux objectifs, notamment l'inversion de la courbe du chômage fin 2013 et la trêve fiscale prévue pour 2014. Un exercice d'équilibriste difficile.

"Je ne me résigne pas", a assuré samedi dernier lors du Salon de l'Agriculture, François Hollande à propos du chômage tout en reconnaissant "qu'avec une croissance faible, l'année 2013 sera marquée par une progression du chômage". Difficile de livrer plus clair aveu. Le président de la République, qui affirmait lors de ses voeux de fin d'année vouloir inverser "coûte que coûte" la courbe du chômage avant la fin de l'année 2013, revient donc sur qui était son principal cheval de bataille.

Mais le chômage n'est pas le seul sujet sur lequel François Hollande se voit contraint de revenir. Le président a également évoqué des prélèvements supplémentaires en 2014, alors qu’il promettait jusque-là une trêve fiscale après des hausses d'impôts déjà importantes.

Mieux rebondir en 2014 : un pari risqué

Sur ces deux engagements forts, le chef de l’Etat semble amorcer aujourd’hui une marche arrière au risque de décevoir les Français. S'agit-il de gagner du temps pour mieux rebondir à la faveur d'une conjoncture devenue meilleure ? C'est ce qu'affirme Gaël Sliman, directeur adjoint de l'institut BVA. "Ce qui compte vraiment pour lui, ce n'est pas tellement sa situation dans l'opinion aujourd'hui, c'est son espoir de rebondir en 2014", explique-t-il.

Mais selon François Miquet-Marti, président de l'institut Viavoice, le pari de 2014 est risqué. "Si les résultats en matière d'emploi ne sont pas présents d'ici un an, l'exécutif s'expose à des mécontentements d'une grave ampleur", prévient-il. Pire, cela "remettrait en question la crédibilité de la gauche sur les principales attentes de l'opinion".

Face à l’aggravation de la conjoncture, le chef de l’Etat envisage une prochaine intervention télévisée pour tenter de convaincre les Français de la cohérence de son action

>> A lire aussi - Hollande: ces promesses qui posent problème

D. N. et Thomas de Rochechouart