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Présidentielle

"Un coup de force" et "un danger pour notre pays": Gérard Larcher dénonce le projet de Marine Le Pen

Le président du Sénat Gérard Larcher le 15 octobre 2021 à Paris

Le président du Sénat Gérard Larcher le 15 octobre 2021 à Paris - Ludovic MARIN © 2019 AFP

Le président du Sénat accuse Marine Le Pen de "représenter un danger pour notre pays". Il appelle également son parti à ne pas signer d'accord avec LaREM.

Essayer de convaincre à nouveau les électeurs de droite tentés par un vote Marine Le Pen ou l'abstention. Après avoir annoncé qu'il voterait en faveur d'Emmanuel Macron, Gérard Larcher plaide pour une droite d'opposition en cas de victoire du président sortant.

"Je voterai pour Emmanuel Macron au second tour. Ce n'est ni quitus, ni ralliement mais je pense que Marine Le Pen représente un danger pour notre pays", assure le président du Sénat dans les colonnes du Parisien ce mercredi.

"Un coup de force pas possible"

Avant d'attaquer le programme de la candidate du Rassemblement national qui appelle à multiplier les référendums.

"Marine Le Pen parle de bouleverser les institutions. Ma responsabilité de président du Sénat est de les préserver. Sans doute, l'adaptation est nécessaire mais dans les respects des voies prévues par notre droit", lance encore le patron de la chambre haute.

"Seul le peuple devrait avoir la possibilité de réviser la Constitution" et non le Parlement, avait expliqué la députée du Pas-de-Calais la semaine dernière lors d'une conférence de presse pour présenter son programme institutionnel.

De quoi susciter l'inquiétude de Gérard Larcher qui dénonce "un coup de force, pas possible dans un État de droit".

L'absence de groupe RN à l'Assemblée, "un problème démocratique"

Le président du Sénat semble toutefois ouvrir la porte à d'éventuelles modifications substantielles au sujet de l'introduction d'une dose de proportionnelle aux élections législatives.

"J'ai longtemps été hostile à la proportionnelle car elle éloigne les députés de leur circonscription. Mais quand on voit que les votes radicaux représentant 55% des voix au premier tour, se dire qu'ils sont représentés aussi faiblement au Parlement pose une question démocratique", juge encore l'ancien ministre du Travail.

Le Sénat s'est pourtant toujours opposé à toute modification de la Constitution en ce sens, promise par Emmanuel Macron en 2017.

Avoir des candidats sous la bannière des LR

Enfin, Gérard Larcher veut faire passer un message à Nicolas Sarkozy qui a proposé à Emmanuel Macron un accord aux législatives qui pourrait déboucher sur une éventuelle alliance entre LR et LaREM. "Les 100 députés sortants LR pourraient être candidats sans concurrence LaREM", affirmait l'ancien locataire de l'Élysée la semaine dernière lors d'un dîner avec des élus des Hauts-de-Seine.

"Si la seule alternance possible à Emmanuel Macron se situe aux extrêmes, on finira un jour avec 'les radicaux' au pouvoir. Je pense qu'à LR, nous devons aller sous nos couleurs aux législatives", assure ainsi le président du Sénat.

L'option d'un accord semble cependant peu probable. Nicolas Sarkozy n'a plus aucune fonction au sein des LR et il faudrait l'accord de Christian Jacob, le patron du parti, pour parvenir à un tel accord.

Marie-Pierre Bourgeois