Présidentielle: pourquoi Emmanuel Macron se rend dans les Hauts-de-France dès ce lundi

Le président français Emmanuel Macron, le 25 mars 2022 à Bruxelles - Ludovic MARIN © 2019 AFP
Pour Gabriel Attal, il s'agit d'"une nouvelle campagne qui démarre". Ce lundi, au lendemain du premier tour de l'élection présidentielle, qui a vu Emmanuel Macron (27,60%) et Marine Le Pen (23,41%) arriver en tête des suffrages, le président-candidat repart déjà sur le terrain. Il sera dès ce lundi à Denain, Carvin et Lens, trois communes des Hauts-de-France, a confirmé le porte-parole du gouvernement sur France Inter.
"Rien n'est joué, il va falloir convaincre des Français qui n'ont pas voté pour Emmanuel Macron au premier tour et qui parfois ne partagent pas du tout notre projet. Ça va être l'enjeu de ce second tour. Nous allons réaliser un travail de conviction. (...) Rien n'est gagné, cette victoire il va falloir aller la chercher, en rappelant quel est notre projet et en démasquant celui de l'extrême droite", a justifié Gabriel Attal à la radio.
Terres du Rassemblement national
Ce lundi matin, Emmanuel Macron ne se rend pas par hasard dans ces trois communes du bassin minier du Nord et du Pas-de-Calais où les populations sont marquées par des difficultés économiques. Il s'agit de terres où Marine Le Pen et le Rassemblement national (RN) prospèrent. La candidate est notamment députée de la onzième circonscription du Pas-de-Calais, qui comprend le canton de Carvin.
À Denain, Carvin et Lens, elle est arrivée en tête au premier tour du scrutin, loin devant son adversaire de La République en Marche (LaREM), réunissant respectivement 41,67%, 40,72% et 39,70% des voix.
Des scores supérieurs de plusieurs points à ceux que la candidate avait réalisé en 2017, déjà largement première dès le premier tour dans ces trois communes. Pour cette élection, Emmanuel Macron se contente lui respectivement de 14,74%, 19,48% et 20,81% des voix à Denain, Carvin et Lens.
Le chef de l'État essaie, dès le début de cet entre-deux tours, d'aller "au-devant de populations qui se sont exprimées très fortement pour l'extrême droite", confirme Violette Spillebout, conseillère municipale d'opposition à Lille et soutien d'Emmanuel Macron, invitée de BFM Lille ce lundi. Cette dernière voit dans ce choix des urnes pour la candidate du RN "un cri d'alarme", qu'il a "entendu".
"C'est un territoire où Marine Le Pen Pen fait un bon score. C'est un territoire où il y a parfois un sentiment de difficultés économiques, dabandon, de désindustrialisation", abonde sur LCI Clément Beaune, secrétaire d'Etat chargé des Affaires européennes.
Tenter de gagner du terrain à gauche
Si l'extrême droite est présente sur ces terres, la gauche n'est pas en reste. Les maires des trois communes sont issues du Parti socialiste (PS) et Jean-Luc Mélenchon y est arrivé deuxième des suffrages avec respectivement 28,59%, 21,38% et 22,64% des voix à Denain, Carvin et Lens.
L'idée pour Emmanuel Macron est donc aussi de tenter de convaincre des électeurs de gauche, qui se retrouvent aujourd'hui sans candidat et pourraient faire basculer le scrutin en sa faveur.
Devant ses militants, dimanche soir, le président sortant a remercié les différents candidats de gauche qui ont appelé à voter pour lui au deuxième tour. Il a également invité tous les citoyens à le rejoindre, quelle que soit leur couleur politique. Et s'est dit "prêt à inventer quelque chose de nouveau pour rassembler les convictions et sensibilités diverses pour bâtir avec eux une action commune, au service de notre nation, pour les années qui viennent".
Marine Le Pen, qui n'a pour l'instant pas annoncé de déplacements pour ce lundi, ne va pas laisser Emmanuel Macron rester seul longtemps dans les Hauts-de-France. Selon RMC, elle sera en meeting à Arras le 21 avril prochain, une ville où Emmanuel Macron est arrivé en tête.