Présidentielle: les intentions de vote pour Zemmour se rapprochent de celles pour Pécresse et Le Pen

Entre Marine Le Pen, Valérie Pécresse et Éric Zemmour, l'écart se resserre. À deux mois du premier tour de l'élection présidentielle, la bataille pour le second tour du scrutin est déjà lancée. Ces dernières semaines, Marine Le Pen et Valérie Pécresse se tenaient dans un mouchoir de poche, distançant Éric Zemmour.
Selon notre sondage réalisé par Elabe pour BFMTV, L'Express et notre partenaire SFR, le candidat de Reconquête!, invité de l'émission de BFMTV La France dans les yeux ce mercredi soir, se rapproche désormais des intentions de vote de ses deux rivales. Alors qu'il oscille autour des 14% depuis plusieurs semaines, le candidat d'extrême droite grapille 0,5% supplémentaire par rapport à notre précédente enquête d'opinion il y a deux semaines, et s'établit à 13%. Son score donc ne progresse guère, mais l'écart s'amenuise.
"Il grignote ses deux rivales"
La candidate du Rassemblement national (RN) et celle des Républicains (LR), ces dernières semaines autour de 17%, sont cette fois-ci données respectivement à 15,5% et 15%. Des scores qui se rapprochent, et qui, s'ils se confirmaient au fil des jours, pourraient laisser penser qu'Éric Zemmour serait en capacité de se qualifier au second tour?
"Il grignote ses deux rivales, c'est surtout ce qui est intéressant", soulignait ce mercredi sur BFMTV Bernard Sananes, président de l'institut de sondages Elabe. "Cet écart, il était il y a 15 jours de 5,5 points entre la deuxième et le quatrième, aujourd'hui il est de deux points et demi, il a fondu de moitié", note le sondeur, qui voit une "dynamique Zemmour".
À noter également que l'écart entre les trois candidats s'inscrit dans la marge d'erreur, qui pour ce sondage est comprise entre 1,1 et 3,1 points.
Jusque-là, plusieurs enquêtes d'opinion, alors qu'il n'était pas encore officiellement candidat à l'automne dernier, avaient placé Éric Zemmour en capacité d'affronter Emmanuel Macron au second tour du scrutin d'avril.
"L'électorat-clé, c'est l'électorat de François Fillon. Depuis 15 jours, l'électorat de François Fillon va de plus en vers Emmanuel Macron ou va plus vers Éric Zemmour au lieu de voter Valérie Pécresse. Il n'y a plus qu'un électeur sur deux qui avait glissé un bulletin Fillon dans l'urne (en 2017, NDLR) qui mettrait aujourd'hui un bulletin pour la candidate LR au 10 avril", analyse Bernard Sananes.
Zemmour donné largement battu au second tour
Plusieurs difficultés majeures demeurent toutefois pour Éric Zemmour. S'il apparaît que 33% des personnes interrogées pour le sondage Elabe déclarent adhérer aux idées du candidat, une proportion moindre apprécie sa personnalité: ils sont 22% à l'apprécier, contre 78% a contrario, ce qui en fait un candidat plus clivant par sa personnalité que par ses idées au vu de l'opinion.
Selon notre sondage, les Français ont majoritairement une perception négative d'Éric Zemmour et de sa personnalité. 73% le jugent autoritaire, 72% arrogant, et il inquiète 66% des personnes interrogées.
Si d'aventure, Éric Zemmour parvenait à se qualifier au second tour, vraisemblablement face à Emmanuel Macron qui fait la course en tête des sondages depuis de longs mois bien qu'il ne soit pas encore officiellement candidat, le candidat d'extrême droite serait largement battu par le président sortant. Dans cette configuration, selon l'enquête d'Elabe, Emmanuel Macron l'emporterait avec 64% des voix, contre 36 pour Emmanuel Macron.
À deux mois du premier tour, 61% des Français se déclarent sûrs de leur choix en vue de la présidentielle, ce qui laisse une marge importante quant à d'éventuels changements d'avis qui pourraient rebattre les cartes. Parmi les électorats les plus sûrs, celui de Marine Le Pen arrive en tête (73%), suivi de ceux de Jean-Luc Mélenchon (71%), d'Emmanuel Macron (70%) et d'Éric Zemmour (69%).
Enquête réalisée par Elabe pour BFMTV, L'Express et SFR sur un échantillon de 1488 personnes représentatif des résidents de France métropolitaine, dont 1370 sont inscrits sur les listes électorales.
La représentativité de l'échantillon a été assurée selon la méthode des quotas et l'interrogation des sondés a eu lieu par internet, les 7 et 8 février 2022.