Présidentielle: comment fonctionnent les règles de temps de parole?

Les radios RTL et Europe 1 ont été "mises en garde" par le CSA pour de "forts déséquilibres" dans les temps de parole des candidats aux élections législatives sur leur antenne, a annoncé l'instance de contrôle jeudi dans un communiqué. - THOMAS SAMSON, AFP/Archives
Utiliser sa prise de parole présidentielle pour faire campagne, au mépris des règles du CSA. A 4 mois du premier tour, les oppositions accusent Emmanuel Macron de profiter de son long entretien ce mercredi soir sur TF1 et LCI pour tenter de se faire réélire, à l'instar de Valérie Pécresse ou Yannick Jadot, et ce sans respecter l'équilibre du temps de parole. On vous explique comment marchent ces règles et comment elles vont évoluer à l'approche de la présidentielle.
Jusqu'au 31 décembre: principe de pluralisme
Jusqu'au 31 deécembre, ce sont les règles "classiques" du temps de parole qui s'appliquent. Hors période électorale, les médias doivent ainsi respecter le principe de pluralisme. Un tiers du temps de parole politique est consacré à l'exécutif, ce qui inclut les prises de parole du président.
Les deux autres tiers sont réservés aux autres acteurs qui concourent à la vie politique, en proportion de leurs poids politique.
Autrement dit, les règles actuelles permettent bien au président de s'exprimer. A charge pour le chaînes de télévison et les radios d'équilibrer ensuite la représentation des autres courants politiques.
Du 1er janvier au 27 mars: principe d'équité
Les règles évolueront ensuite du 1er janvier au 7 mars. Le principe de pluralisme, qui est donc celui qui doit être respecté hors campagne présidentielle, est remplacé par le principe d'équité. Pendant cette période, les médias audiovisuels doivent "veiller au strict équilibre des temps de parole et des temps d'antenne des candidats et de leurs soutiens", précise le site du Conseil supérieur de l'audiovisuel.
Le président de la République "pourra être considéré comme candidat présumé. Son temps de parole sera comptabilisé au même titre que les candidats d’ores et déjà déclarés", qu'il soit ou non candidat déclaré, a d'ailleurs expliqué le président du CSA devant le Sénat début décembre.
A partir du 8 mars, le jour de la publication de la liste des candidats par le Conseil constitutionnel jusqu'au 27 mars, la veille du lancement officielle de la campagne, l’équité des temps de parole et des temps d’antenne entre les candidats et leurs soutiens doit être respectée "dans des conditions de programmation comparables". C'est ce qu'on appelle l'équité renforcée.
Du 28 mars au 8 avril: principe d'égalité
A partir du 28 mars et jusqu'au 8 avril, soit deux jours avant le premier tour, les médias audiovisuels doivent respecter la stricte égalité des temps de parole et des temps d’antenne entre les deux candidats. C'est notamment le moment où des débats entre tous les candidats du premier tour sont organisés.
La veille et le jour du scrutin, soit les 9 et 10 avril, la campagne du premier tour est considérée comme terminée. Les candidats ne peuvent alors plus prendre la parole.
Celle du second tour débute le 10 avril à 20h, après la publication des premières estimations. Elle est régie par les mêmes règles d'égalité et prend fin le vendredi 22 avril à minuit.