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Présidentielle: premier coup d'arrêt pour Éric Zemmour dans les sondages

Eric Zemmour le 24 septembre 2021 en Hongrie

Eric Zemmour le 24 septembre 2021 en Hongrie - Attila KISBENEDEK / AFP

Le polémiste d'extrême droite perd quatre points face à Emmanuel Macron au second tour de la présidentielle dans le dernier sondage Elabe pour BFMTV, L'Express et SFR. Il faiblit à droite, chez les classes populaires et dans la frange la plus âgée.

Simple turbulence ou réel décrochage? Pour la première fois depuis qu'il est sondé, Eric Zemmour baisse légèrement dans deux enquêtes d'opinion publiée ce jeudi. Il perd notamment entre un et deux points dans les intentions de vote au premier tour de la présidentielle, dans l'hypothèse où Xavier Bertrand est le candidat de la droite, dans un sondage Elabe pour BFMTV, L'Express et SFR paru jeudi, depuis le dernier sondage du 27 octobre.

Cette baisse fait suite à quelques semaines de sur place, après un mois de septembre marqué par une forte dynamique haussière. Mais pour l'éditorialiste de BFMTV Matthieu Croissandeau, elle n'est pas encore inquiétante pour le candidat putatif.

"Il faut relativiser", insiste-t-il. "Il a eu un mois de septembre qui a été spectaculaire, il a fait une percée incoyable dans les sondages. Un mois d'octobre où il a été plus dans la stabilité. Et là, peut-être un effritement au mois de novembre".

Le polémiste d'extrême droite est crédité de 13% (si Michel Barnier est investi), 14% (si Valérie Pécresse ou Xavier Bertrand le sont), à 15% (si c'est Eric Ciotti ou Philippe Juvin). Au second tour, la baisse est plus marquée. Il perd quatre points face à Emmanuel Macron, avec 35 % des intentions de vote.

Perte à droite, les classes populaires et les seniors

Au sein des catégories de l'électorat, le fléchissement de l'essayiste d'extrême droite arrive par la droite (-7 points). Alors qu'il rassemblait un électeur de François Fillon sur quatre en octobre, il n'en attire plus qu'un sur cinq. Les Républicains occupent désormais la scène médiatique à la faveur du début de leurs débats télévisés.

Eric Zemmour dévisse aussi dans les classes populaires. Il perd sept points parmi les employés et un point chez les ouvriers.

"Ça peut peut-être s'expliquer par le fait qu'il refusait de parler du pouvoir d'achat", analyse Matthieu Croissandeau.

Chez les plus âgés enfin, il régresse de quatre points chez les 50-64 ans et de trois chez les plus de 65 ans.

"Ce n'est pas une bonne nouvelle pour lui car on sait que ce sont les tranches de l'électorat qui vont le plus aux urnes", précise l'éditorialiste.

Sans oublier le grand écart entre le vote des hommes et celui des femmes, séduisant bien plus les premiers (17% contre 10%). Il est le candidat qui dispose du "gender gap" (écart entre les sexes) le plus élevé.

"Un sentiment de disque rayé"

Pour Matthieu Croissandeau, "il y a un effet de concurrence avec les LR, mais aussi avec Marine Le Pen." Quatre électeurs sur dix de la candidate du Rassemblement national assurent ne pas avoir l'intention de voter au second tour pour Éric Zemmour.

"A force de raconter toujours la même histoire, l'immigration, il y a un sentiment de disque rayé et puis son refus de dévoiler un programme, des mesures précises sur d'autres sujets, entament sûrement sa crédibilité", explique Matthieu Croissandeau.

Reste à savoir si ce léger décrochage est en mesure d'accélérer la déclaration de candidature de celui qui ne s'est toujours pas officiellement prononcé sur ses visées élyséennes.

Méthodologie : Echantillon de 1484 personnes représentatif des résidents de France métropolitaine âgés de 18 ans et plus, dont 1352 inscrits sur les listes électorales. Interrogation par Internet les 10 et 11 novembre 2021. La représentativité de l’échantillon a été assurée selon la méthode des quotas. Marge d’erreur comprise entre 1,1 et 3,0 points de pourcentage.

Nina Jackowski