Pour Jordan Bardella, "Eric Zemmour n'est pas un adversaire"

Invité ce lundi matin sur BFMTV-RMC, Jordan Bardella a joué un numéro d'équilibriste: ne pas froisser les électeurs tentés par Eric Zemmour tout en jugeant son positionnement politique "fataliste."

Marine Le Pen a lancé hier officiellement à Fréjus sa campagne présidentielle. L'occasion de laisser les clefs du parti à Jordan Bardella pendant que la candidate prendra de la hauteur.

Le président par intérim du RN était interviewé par Jean-Jacques Bourdin sur BFMTV-RMC ce lundi matin. Alors que la probable candidature d'Eric Zemmour inquiète le parti, le député européen s'est voulu rassurant.

"Regardons un peu derrière nous. Avant les élections européennes, on nous promettait une liste Gilets jaunes portée par Francis Lalanne. Puis on nous a parlé d'une candidature de Bigard ou du Général de Villiers... La vérité, c'est que Marine Le Pen est au second tour sans discontinuer dans tous les sondages depuis 5 ans", a avancé Jordan Bardella.

Un décompte du temps de parole par le CSA "normal"

Pas question toutefois de froisser les électeurs qui pourraient être tentés par un vote pour le polémiste.

"Eric Zemmour ou Nicolas Dupont-Aignan ne sont pas des adversaires de ceux qui défendent la France", a jugé l'élu.

Le parlementaire européen a également défendu le décompte du temps de parole par le CSA du chroniqueur télé, alors que CNews a annoncé ce lundi écarter Eric Zemmour de son émission sur la chaîne.

"Oui, son temps de parole doit être décompté. A partir du moment où il sollicite des parrainages de maires, il est candidat", explique le jeune homme de 26 ans.

Enfin, le président par intérim du parti a tenu à affirmer la différence qu'il y aurait entre son parti et Eric Zemmour.

"Zemmour porte un constat sur la France qu'on peut partager. Mais c'est un fataliste. Je ne pense pas que la guerre civile soit une option dans 10 ou 20 ans."

Marie-Pierre Bourgeois