"Pas un chèque en blanc": Sandrine Rousseau renouvelle son soutien à Yannick Jadot en le nuançant

Sandrine Rousseau sur un plateau de télévision le 22 septembre. - STEPHANE DE SAKUTIN
Après une défaite sur le fil, Sandrine Rousseau teinte de nuances son soutien au vainqueur de la primaire écologiste, Yannick Jadot. Mardi, l'eurodéputé, déjà victorieux de la précédente primaire écolo, édition 2016, l'a emporté au second tour face à l'économiste lilloise avec 51,03% des voix contre 48,97%.
"Vous pouvez compter sur moi pour soutenir la suite de cette aventure, et encore bravo Yannick Jadot", déclarait mardi soir la candidate écoféministe, une pointe de déception affleurante.
Après sa prise de parole, l'ancienne secrétaire nationale adjointe d'Europe Écologie - Les Verts (EELV) assurait à LCI avoir "toujours été d'une loyauté sans faille" et qu'elle resterait "loyale jusqu'au bout".
Mise en garde
Affirmative mardi, Sandrine Rousseau a davantage louvoyé mercredi. Alors qu'elle devait rencontrer Yannick Jadot au cours de l'après-midi, l'ancienne vice-présidente du Conseil régional des Hauts-de-France a estimé à la mi-journée sur France Inter que "la balle (était) dans le camp de Yannick Jadot".
"C'est lui qui a gagné, a-t-elle posé. On était à deux doigts de transformer vraiment le récit de la présidentielle, je pense que la dynamique était vraiment derrière moi", a-t-elle estimé, croyant savoir qu'à une semaine près, elle aurait pu sortir victorieuse.
"Je crois qu'aujourd'hui, on ne peut pas ignorer ce qui s'est passé derrière la candidature que je porte, et on ne peut pas non plus reprendre des éléments de langage parce que c'était une manière différente de faire de la politique. (...) Il faut qu'il entende que les courbes étaient en train de se croiser", a plaidé Sandrine Rousseau.
"Pas un chèque en blanc"
Mercredi soir, après la rencontre entre les deux finalistes, les termes étaient du même acabit: "Je n'ai pas l'impression que Yannick Jadot ait perçu l'ensemble de la dynamique", a-t-elle confié sur RTL. Mais "je suis sûre que maintenant, et suite à notre rencontre, il y a plein de possibilités pour qu'il l'intègre", a-t-elle poursuivi.
"C'est une question fondamentale pour gagner, aujourd'hui on ne peut pas gagner sur une ligne purement réformiste", a ajouté la candidate déçue, jugeant que le dialogue était "à ce stade peu constructif" mais qu'il était "normal" d'en être à ce point, 24 heures seulement après les résultats. Et de résumer sa volonté: qu'il "entende que c'était une victoire courte (...) qui se faisait aussi un peu bousculer par une autre ligne".
Interrogée sur son appel à voter pour le vainqueur, Sandrine Rousseau se dit toujours "loyale" et qu'elle "appellerai(t) à voter Yannick Jadot, mais (que) ce mouvement n'est pas automatique et n'est pas un chèque en blanc".
LFI se fait entendre
"Les personnes qui m'ont suivies sont des personnes qui étaient très éloignées de la politique et beaucoup d'entre elles ne se reconnaissent pas dans la candidature de Yannick Jadot. Tout le mouvement à LFI le montre, ils essayent d'avoir une partie de cet électorat", a analysé Sandrine Rousseau.
La députée insoumise de Paris Danièle Obono a en effet illustré cette velléité le matin-même, sur franceinfo, affirmant que les électeurs qui "ont porté cette candidature (de Sandrine Rousseau, NDLR) auront désormais un candidat en 2022: Jean-Luc Mélenchon".
Sur Twitter, l'eurodéputé écologiste David Cormand, ancien dirigeant d'EELV, a mis en garde: "Quelle que soit la justesse des causes que l'on porte, il ne faut jamais se penser plus important.e qu'elles. C'est une question de cohérence et- aussi - d'humilité... Plus encore lorsqu'on promet de faire de la politique 'autrement'".
Mardi, Yannick Jadot avait assuré à Sandrine Rousseau qu'il lui réservait "une place essentielle, incontournable" dans le dispositif de la campagne présidentielle. À ce stade, l'eurodéputé n'a pas publiquement réagi aux "conditions" posées par son ancienne concurrente.