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Présidentielle

En cas de victoire, Macron veut un fichage administratif des auteurs de violences conjugales

Emmanuel Macron lors de son déplacement au Havre le 14 avril 2022.

Emmanuel Macron lors de son déplacement au Havre le 14 avril 2022. - THOMAS COEX / AFP

Le président s’est engagé sur France Info ce vendredi à mettre en place un fichier des personnes mises en cause dans les violences intrafamiliales s'il est réélu. "Il y a beaucoup à faire", a reconnu le candidat qui avait pourtant fait du sujet l'une des grandes causes de son quinquennat.

Interpellé ce vendredi matin sur France Info par une auditrice sur ses intentions pour lutter contre les violences conjugales en cas de victoire le 24 avril prochain, Emmanuel Macron a affirmé son volontarisme.

"Quelqu’un qui a déjà fait l’objet de dépôt de plainte et/ou qui a un casier lié à des violences intraconjugales sera inscrit dans un fichier administratif. Cela fait partie de mes engagements écrits", a assuré le président-candidat ce vendredi matin sur la radio publique.

"Ficher toutes les personnes qui ont des antécédents"

Ce fichage administratif concernerait "des gens dont on sait qu’ils sont susceptibles d’être violents, parce qu’il y a déjà eu des alertes", a précisé Emmanuel Macron. Les mains courantes ou les dépôts de plainte permettraient de le nourrir.

L’idée est "de pouvoir ficher toutes ces personnes pour que quand leurs compagnes ou futures compagnes viennent (au commissariat), on puisse savoir que c’est quelqu’un qui a déjà des antécédents et avoir une alerte supplémentaire", a encore précisé l'adversaire de Marine Le Pen.

Alors que plusieurs associations ont dénoncé le bilan d'Emmanuel Macron contre les violences sexuelles et conjugales, pourtant grande priorité de ce quinquennat, le président s'est défendu pied à pied.

"Il y a maintenant le 3919, le numéro qui permet d’appeler jour et nuit et d’être orienté vers un commissariat, voire de lancer l’alerte. Maintenant, on a formé les policiers et les gendarmes et toutes celles et ceux qui sortent d’école sont formés sur ce sujet", a-t-il défendu.

"Il y a encore encore beaucoup à faire", a cependant admis le président, notamment sur la question des bracelets électroniques. Alors qu'ils auraient dû être généralisés aux auteurs de violences conjugales en décembre 2020, seuls 245 avaient été activés fin 2021 d'après le ministère de la Justice.

113 féminicides ont été décomptés par l'association Nous Toutes en 2021 et les violences sexuelles ont augmenté de 33% l'an dernier d'après les chiffres du ministère de l'Intérieur. On estime que près de 210.000 femmes subissent chaque année des violences conjugales.

La ligne d'écoute pour les femmes victimes de violences est le 3919. Elle est 24h/24 et sept jours sur sept, de façon anonyme et gratuite.

Marie-Pierre Bourgeois