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CARTE. Présidentielle: Macron a-t-il convaincu les communes qui avaient déjà voté pour lui en 2017?

Pour qui ont voté en 2022 les communes où Emmanuel Macron était arrivé en tête en 2017?

Pour qui ont voté en 2022 les communes où Emmanuel Macron était arrivé en tête en 2017? - BFMTV

Si le président sortant fait un meilleur score au soir du premier tour que celui qu'il avait enregistré en 2017, plusieurs communes qui l'avaient porté au sommet à l'époque ont voté différemment cette année.

La présidentielle 2022 est entrée dans sa dernière ligne droite, l'affiche de la finale étant connue depuis dimanche soir: Emmanuel Macron et Marine Le Pen se retrouvent, comme en 2017, qualifiés pour le second tour. Si ce duel, pressenti et annoncé de longue date, a un goût de déjà-vu, il s'annonce toutefois bien différent à de nombreux égards.

Non seulement la candidate du Rassemblement national (RN) dispose pour la première fois d'une importante réserve de voix, mais son adversaire ne jouit plus de l'effet de nouveauté dont il avait bénéficié il y a cinq ans, en explosant le paysage politique de l'époque. Pour se donner une idée du rapport de force à venir, il est intéressant de se pencher sur les communes qui avaient porté Emmanuel Macron tout en haut lors du premier tour de la précédente présidentielle, puis d'analyser comment elles ont voté cette année. Le président sortant a-t-il convaincu dans les mêmes territoires?

En 2017, Emmanuel Macron, candidat pour la première fois était arrivé en tête du premier tour avec 24,01% des voix. Sur plus de 7000 communes qui l'avaient alors placé en tête de leurs suffrages, le président sortant a conservé la position de leader dans plus de 5000 cette année.

Si Emmanuel Macron a plutôt bien résisté en Bretagne, cinq de ses adversaires - Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon, Jean Lassalle, Fabien Roussel et Yannick Jadot - ont grappillé certaines de ses positions: le leader insoumis a par exemple conquis certaines communes en outre-mer, où il a réalisé une percée notable.

Visualisez l'évolution du vote des communes acquises par Emmanuel Macron en 2017 avec notre infographie. Chaque point orange montre les villes où le président sortant est resté en tête, toutes les autres couleurs montrant où il a été dépassé. Si la carte ne s'affiche pas correctement, veuillez cliquer ici.

La candidate d'extrême droite, qui accède donc pour la deuxième fois au second tour, est celle qui a le plus conquis de communes à Emmanuel Macron, en étant arrivée en tête dans 1231 d'entre-elles. Son homologue insoumis, arrivé en troisième position dimanche soir, a été porté au sommet des votes dans 554 communes acquises au président de la République il y a cinq ans.

Belle performance de Jean Lassalle, qui a ravi la première place à Emmanuel Macron dans 70 communes, en grande partie dans son fief des Pyrénées-Atlantiques. Enfin, le communiste Fabien Roussel est arrivé tout en haut dans deux localités. A noter que le petit village corse d'Érone et ses 22 inscrits sur les listes électorales ont cette année plébiscité l'écologiste Yannick Jadot, faisant ainsi un choix différent de celui exprimé il y a cinq ans à la même époque.

D'anciennes communes fillonistes conquises

Le candidat Emmanuel Macron a cependant gagné du terrain dans d'autres régions, en particulier dans des communes des Pays de la Loire ou d'Auvergne-Rhône-Alpes où François Fillon était arrivé en tête en 2017.

Visualisez l'évolution du vote des communes où Emmanuel Macron n'était pas arrivé en tête en 2017 avec notre infographie. Chaque point orange montre les villes conquises par le président sortant cette année, toutes les autres couleurs montrant où il a été dépassé. Si la carte ne s'affiche pas correctement, veuillez cliquer ici.

A l'époque, le candidat des Républicains, empêtré dans l'affaire des soupçons d'emplois fictifs, avait tout de même réussi à s'imposer dans un nombre non-négligeable de communes, au point d'arriver en tête de plusieurs départements. Une performance que Valérie Pécresse n'a pas été en mesure de répliquer cette année, au bénéfice du président sortant.

Théophile Magoria et Jérémy Maccaud