ÉDITO - Pour les électeurs de gauche, avec Macron, "le compte n'y est pas"

Sur "les sujets sociétaux et l'égalité des chances", "le compte n'y est pas" pour Emmanuel Macron, selon notre éditorialiste Christophe Barbier, qui analyse la chute de popularité du président de la République dans l'électorat de gauche.

Emmanuel Macron risque-t-il de se couper définitivement de l'aile gauche de son électorat? Le dernier relevé du baromètre Elabe pour Les Échos et Radio Classique confirme la tendance sondagière de la première année du quinquennat: de plus en plus populaire à droite, le président de la République l'est de moins en moins à gauche. 64% des sympathisants socialistes et radicaux de gauche interrogés affirme ainsi "ne pas faire confiance" au chef de l'Etat, auquel colle de plus en plus l'étiquette de "président des riches". Notre éditorialiste Christophe Barbier analyse ce recul:

"Ça devait être le président du ‘en même temps’: à droite, clairement libéral, sur l’économique, le fiscal. Mais à gauche sur des sujets sociétaux et sur l’égalité des chances, avec une nouvelle idée de la justice sociale. Là, le compte n’y est pas.

On comprend que l’opinion de gauche ronge son frein, même si Macron profite d’une indulgence, d’une patience assez inédite de la part des Français. Du côté droit, évidemment, on engrange les bénéfices." 

Inflexion sociale

"Est-ce qu’il va y avoir un correctif? On commence à entendre dans la bouche de certains responsables un léger virage à gauche. La majorité parlementaire grogne, elle veut une inflexion sociale.

Emmanuel Macron a du mal à se débarrasser de son image de président des ‘premiers de cordées’. Ceux qui réussissent, qui ont des idées, de l’ambition, ceux qui sont optimistes, ceux-là, Macron les aide. Les autres, ceux qui sont un peu cassés, qui désespèrent, ils ont un peu l’impression d’être abandonnés par ce président. Ça pourrait devenir dangereux avec un horizon électoral."

Louis Nadau