Des parlementaires LR ont parrainé à la fois François Fillon et Nicolas Sarkozy

De gauche à droite, François Fillon, Alain Juppe et Nicolas Sarkozy lors de l'université d'été des Républicains, le 5 septembre 2015. - Jean-Sébastien Evrard - AFP
Malgré les vœux pieux des candidats en lice, la primaire de la droite et du centre promet quelques polémiques. Une controverse oppose ainsi à nouveau les camps de Nicolas Sarkozy et de son ancien Premier ministre François Fillon. Depuis quelques jours, comme le signalait France Info, ils se disputent deux parrainages qu’ils ont tous deux reçus: ceux de Colette Giudicelli, sénatrice des Alpes-maritimes, et de Didier Robert, sénateur de la Réunion.
Une pique qui ne passe décidément pas
Officiellement, Nicolas Sarkozy a enregistré 103 parrainages et son concurrent 84. Mais ce bilan devrait varier car les règles de la primaire interdisent aux parlementaires de soutenir deux candidats à la fois: "Nul ne peut présenter plus d’un candidat à la primaire" est-il écrit à l’article 4. Si l’entourage de François Fillon assure que c’est le premier parrainage qui compte et qu’il en est dans les deux cas le récipiendaire, il n’empêche que c’est visiblement lui que les deux sénateurs ont choisi de quitter.
Colette Giudicelli explique qu’elle a peu aimé les déclarations de François Fillon à l’encontre de l’ancien Président de la République à la fin de l’été. On se souvient que le 28 août dernier François Fillon avait profité de sa rentrée politique à Sablé-sur-Sarthe pour glisser une référence historique douloureuse aux oreilles de son ancien supérieur: "Qui imagine un seul instant le général De Gaulle mis en examen?".
Des divergences autour de la question de la colonisation
Si Didier Robert semble ne pas avoir tellement goûté cette sortie non plus, il allègue une autre raison pour justifier son revirement en direction de Nicolas Sarkozy. Elle a trait à sa terre d’élection: "Il y a des sujets sensibles qui doivent être abordés avec discernement et responsabilité. La question de la colonisation en fait incontestablement partie. La prise de position récente de Francois Fillon est blessante et particulièrement choquante (…) Je suis un élu réunionnais et je n'accepterai jamais que l'on transige avec les fondamentaux de notre Histoire. Je désapprouve avec force les propos tenus par Francois Fillon, candidat aux primaires. Je suis profondément déçu", a-t-il écrit sur les réseaux sociaux comme l’a remarqué L’Obs.
C’est une interview accordée au Figaro Vox peu après sa rentrée sarthoise tonitruante qui est ici mise en cause. François Fillon y avait affirmé que la colonisation "visait à partager sa culture". On peut s’étonner que Didier Robert ait en conséquence choisi de rallier Nicolas Sarkozy dont le discours prononcé à Dakar en 2007 avait heurté de nombreuses sensibilités autour de la même question.