Costumes de Fillon: Robert Bourgi affirme que "c'est un cadeau" sans contrepartie
Le nom de "l'ami" ayant offert des costumes à François Fillon a été révélé ce vendredi. Selon les informations du Monde, confirmées par une source judiciaire à BFMTV, c'est l'avocat Robert Bourgi, avocat au barreau de Paris et spécialiste des réseaux "Françafrique", qui aurait payé 13.000 euros de costumes chez Arnys au candidat Républicain.
Contacté par BFMTV, l'entourage de François Fillon ne souhaite faire "aucun commentaire" avant que le porte-parole de sa campagne n'estime, sur notre antenne, que "l'objectif" de ces révélations est "de mettre à mort le candidat" des Républicains. Robert Bourgi, lui, confirme cette information à BFMTV, expliquant qu'il s'agit de "cadeau", et précise ne "rien attendre en retour".
Jeudi, le parquet national financier a accordé aux juges, en charge de l'affaire Fillon, l'élargissement des investigations concernant un total de 48.500 euros de costumes gracieusement offerts à François Fillon. L'information avait été révélée par le Journal du Dimanche.
35.500 euros en liquide, 13.000 euros par chèque
Parmi ces 48.500 euros, 35.500 euros ont été réglés en espèces depuis 2012. Les 13.000 euros, quant à eux, ont été payés par chèque le 20 février dernier, au nom de la banque Monte Paschi, dont Robert Bourgi est donc l'émetteur. Le Monde indique que les deux costumes ont été commandés le 7 décembre 2016, quelques jours après la victoire du candidat à la primaire à droite.
Lors de la révélation de cette affaire, le JDD relatait que le signataire du chèque avait "payé à la demande de François Fillon", précisant n'avoir reçu "le moindre remerciement". Robert Bourgi avait, dans un premier temps, démenti ces informations.
Transport de mallettes et financements occultes africains
Cet avocat a été conseiller de Michel Aurillac, de Dominique de Villepin, avant de rallier Nicolas Sarkozy, puis de devenir le conseiller Afrique en 2012 de François Fillon. En septembre 2011, celui qui surnomme Ali Bongo "papa" avait confié au JDD avoir participé à des financements occultes en provenance d'Afrique, lors de la présidence de Jacques Chirac.
"Pendant trente ans, Jacques Foccart a été en charge, entre autres choses, des transferts de fonds entre les chefs d'Etat africains et Jacques Chirac. Moi-même, j'ai participé à plusieurs remises de mallettes à Jacques Chirac, en personne, à la mairie de Paris. (...) Il prenait le sac et se dirigeait vers le meuble vitré au fond de son bureau, et rangeait lui-même les liasses. Il n’y avait jamais moins de 5 millions de francs. Cela pouvait aller jusqu’à 15 millions. Je me souviens de la première remise de fonds en présence de Villepin. L’argent venait du maréchal Mobutu, président du Zaïre. C’était en 1995. Il m’avait confié 10 millions de francs que Jacques Foccart est allé remettre à Chirac", affirmait-il.
L'enquête concernant François Fillon doit désormais déterminer si ces cadeaux ont été offerts dans le cadre du mandat de ce dernier ou non. En effet, les députés doivent déclarer au déontologue de l'Assemblée nationale "tout don ou avantage d’une valeur supérieure à 150 euros dont ils ont bénéficié, en lien avec leur mandat".