Contre la "droitisation" de LR, Estrosi lance son mouvement d'élus locaux

Christian Estrosi - CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP
Il est "libre" lui aussi. Dans un entretien au Figaro ce mercredi, Christian Estrosi annonce la création, après les élections sénatoriales, d'un "mouvement d'élus locaux qui veulent se placer au-dessus de la mêlée". Comme Valérie Pécresse, le maire de Nice refuse la droitisation de son partie, et se montre très critique à l'encontre des Républicains, tandis que Laurent Wauquiez ("ami" de Christian Estrosi) apparaît comme le grand favori pour prendre les rênes du parti en décembre prochain.
"Je suis toujours membre des Républicains. Mais je n'y trouve plus ce qui a constitué le fondement de mon engagement politique, le gaullisme, la volonté de privilégier son pays à son parti", constate Christian Estrosi, qui ne se prononcera pour aucun candidat pour la présidence de LR. Il prévient cependant:
"Si, comme je le crains, à l'arrivée, Les Républicains devaient donner l'image de se transformer en secte, alors j'en tirerais toutes les conséquences. (...) Si à l'arrivée il s'agit de continuer à concurrencer le Front national, à faire de la surenchère et à multiplier les coups de menton, il est évident que ce n'est plus au sein des Républicains que la droite française serait représentée."
Autrement dit, créer une nouvelle formation politique. Reste à savoir avec qui.
Opportunité politique
Si Christian Estrosi est proche des Républicains "constructifs", l'ancien ministre sarkozyste semble tenté de jouer une carte plus personnelle pour peser au sein de ce courant, avec un certain "réalisme" politique:
"Aujourd'hui, il y a un vide énorme entre les Républicains qui se sont profondément radicalisés et une droite macroniste. (...) Et comme la nature a horreur du vide..."
Le mouvement de Christian Estrosi, dont le nom reste pour l'heure inconnu, regrouperait dans un premier temps "un comité de membres fondateurs d'une cinquantaine d'élus", derrière lesquels, assure le maire de Nice, "des centaines d'élus locaux" sont prêts à suivre. "La porte sera ouverte à tous ceux qui se reconnaîtront dans notre démarche", promet-il. Fonder une chapelle: une certaine vision de l'œcuménisme.