Contrairement à ce que dit Bardella, le RN a bien des alliés polonais au Parlement européen

Le Rassemblement national a bien deux alliés polonais dans l'actuel Parlement européen, contrairement à ce qu'a laissé entendre Jordan Bardella lors de notre débat ce jeudi soir. Mais ceux-là n'étaient pas présents lors du grand meeting de Milan avec Matteo Salvini.

Une passe d'armes a opposé Jean-Christophe Lagarde (UDI) et Jordan Bardella (Rassemblement national) sur l'identité des alliées du Rassemblement national, ce jeudi soir, lors de notre "Ultime débat" à trois jours des européennes. 

Réagissant à la volonté du RN de ne plus sortir de l'Union européenne et de défendre une Europe des nations, Jean-Christophe Lagarde commence à lister les principaux alliés du parti de Marine Le Pen. 

"Vous avez récemment fait une manifestation avec Mme Le Pen à Milan avec un certain nombre de personnes. Vous dites que vous ne voulez pas sortir de l’UE mais siéger avec ces gens-là. Ces gens-là ce sont qui? L’AFD, un groupe d’extrême droite allemande qui veut sortir la France de l'euro. (...) Leurs alliés néerlandais disent qu’ils veulent sortir de l’UE pour faire du dumping social. Et leurs alliés polonais, c’est extraordinaire, le KNP, veulent non seulement chez eux rétablir la peine de mort mais aussi supprimer le droit de vote des femmes". 

Aucun polonais à Milan le 18 mai

Une déclaration qui a provoqué une vive réaction de la part de Jordan Barbella, qui nie avoir des alliés polonais : "Nous n'avons pas d'alliés polonais. (...) Mais quels alliés polonais? (...) Avec quel parti polonais sommes-nous alliés?". Or, dans l'actuel Parlement européen, le groupe Europe des nations et des libertés (ENL), dont fait partie le RN, contient bien deux élus polonais, issus du parti KNP (Kongres Nowej Prawicy): Stanisław Żółtek et Michał Marusik. 

député polonais2.PNG © Capture d'écran du site du Parlement européen

député polonais.PNG © Capture d'écran du site du Parlement européen

Si Jordan Bardella considère que le RN n'a pas d'alliés polonais, c'est peut-être parce qu'aucun candidat polonais aux européennes n'était manifestement présent au grand rassemblement organisé à Milan par Marine Le Pen et Matteo Salvini, le 18 mai dernier, comme le note France Inter. Par ailleurs, après ces élections européennes, une recomposition des groupes parlementaires peut avoir lieu, et il n'est pas assuré que les élus polonais de la KNP signent de nouveau dans le groupe ENL avec le Rassemblement national.

Clément Boutin