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Comment Emmanuel Macron prépare son "grand oral" 

Le président Emmanuel Macron lors d'une conférence de presse avec  le président du Groupe de la Banque Mondiale en juillet 2017.

Le président Emmanuel Macron lors d'une conférence de presse avec le président du Groupe de la Banque Mondiale en juillet 2017. - THOMAS SAMSON / AFP

À moins de 24 heures de sa première conférence de presse face aux journalistes, le chef de l'État planche sur son grand oral, au cours duquel il devrait annoncer plusieurs mesures clés censées clore le chapitre gilets jaunes.

Emmanuel Macron s'adressera aux Français, ce jeudi à 18 heures en direct de l'Élysée, dans l'espoir de relancer le quinquennat et de mettre un terme à la crise sociale qui s'éternise. Cinq mois après le début du mouvement des gilets jaunes et trois mois après celui du grand débat, le chef de l'État s'exprimera devant la presse pour défendre les mesures prises par l'exécutif.

Il répondra ensuite aux questions de quelque 300 journalistes français et étrangers sur divers sujets, tels que la fiscalité, les retraites, la suppression de l'ENA, le RIC, le temps de travail ou encore la reconstruction de Notre-Dame de Paris.

Alors comment le président prépare sa toute première conférence de presse du quinquennat, alors qu'il a peu de chances de surprendre puisque la majeure partie de ses annonces a déjà fuité dans la presse?

"Expliquer" ses annonces

Ces derniers jours, le président est "concentré" et consulte à tout va. Selon nos informations, Emmanuel Macron s'est laissé du temps libre afin de se préparer au mieux à cet exercice inédit et périlleux. "Il continue de travailler. Il affine, il peaufine", assurent ses équipes. 

Il a reçu ce mercredi le ministre de l'Économie Bruno Le Maire ainsi que le ministre de la Culture Franck Riester, probablement pour évoquer la question de la reconstruction de Notre-Dame, après l'incendie qui l'a forcé à repousser son allocution lundi dernier.

À en croire son entourage, Emmanuel Macron ne compte pas changer le contenu des annonces "en profondeur", bien qu'elles aient fuité la semaine dernière. Il compte cependant "les expliquer" et "rien n'interdit d'en ajouter", précisent-ils. L'objectif de cet exercice est de "fixer un cap", "des perspectives" afin de "redonner un peu de sens", et non d'"égrener des mesures qui tomberaient comme des couperets", précise-t-on à l'Élysée. 

Ses proches ont également confié à l'AFP qu'il pourrait ainsi préciser les conditions de baisses d'impôts pour les classes moyennes, de la réindexation des retraites inférieures à 2000 euros ou de la promesse de ne pas fermer d'écoles ou d'hôpitaux jusqu'à la fin du quinquennat. Des éclaircissements sont également attendus sur l'évocation d'un possible allongement de la durée du travail pour financer la dépendance et le grand âge.

Une allocution de 20 minutes "assez sobre"

Sur la forme de l'allocution, il s'agira de "quelque chose d'assez sobre", précise l'entourage du président qui table sur une intervention d'environ deux heures, au total. Pour s'adresser aux Français, le format de la conférence de presse, un grand classique de la Ve République, a cette fois-ci été retenu. "Cela permettra d'avoir dans un premier temps un propos liminaire du président d'une vingtaine de minutes", explique-t-on encore à l'Élysée.

De manière à éviter tout couac ou afin de se réserver les effets d'annonce pour la conférence de jeudi, le chef de l'État a sommé les députés LaREM de garder le silence et de ne pas parler dans la presse. "Ce ne sera pas un grand débat avec les journalistes", avertit déjà l'entourage d'Emmanuel Macron.

Pendant la conférence, le président sera entouré par les membres du gouvernement, que le Premier ministre Edouard Philippe réunira en "séminaire" lundi prochain 29 avril, dans un format inédit associant des responsables de la majorité. Avec l'objectif de "très rapidement se mettre en ordre de bataille pour définir un calendrier (...) de mise en oeuvre des annonces qui auront été faites", selon la porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye.

Jeanne Bulant avec le service politique de BFMTV