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"Comme des voleurs": l'opposition dénonce la promulgation nocturne de la loi sur les retraites

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De nombreux élus, notamment de gauche, ont réagi ce samedi à la promulgation de la loi sur la réforme des retraites, publiée au Journal officiel dans la nuit. Ils dénoncent la rapidité avec laquelle cette loi impopulaire a été promulguée.

Les réactions pleuvent. La promulgation samedi matin au Journal officiel de l'impopulaire loi sur la réforme des retraites, après la validation de l'essentiel du texte par le Conseil constitutionnel, ne passe pas auprès de l'opposition de gauche. La promulgation d'une loi entraîne son entrée en vigueur et elle est mise en œuvre après la publication de décrets d'application.

Certaines personnalités, notamment de gauche, ont dénoncé la parution dans la nuit de cette loi au Journal officiel, qui acte la publication formelle des lois et décrets. "Même la nuit, il nuit...", a ainsi commenté le député La France insoumise Alexis Corbière sur Twitter. Également député LFI, François Ruffin a dénoncé la "brutalité" de l'exécutif.

"Comme des voleurs, Emmanuel Macron et sa bande ont promulgué leur loi sur les retraites en pleine nuit. Parce qu'ils le savent bien: ce qu'ils viennent de pratiquer, c'est un hold-up démocratique", a estimé le député sur Twitter.

"Une loi promulguée en pleine nuit, comme des voleurs. Des voleurs de vie", a fustigé le député et secrétaire national du Parti communiste Français, Fabien Roussel, sur Twitter.

Le site de la Première ministre explique que la sortie du Journal officiel n'a pas d'horaire "défini" mais que "l'usage, les obligations politiques et juridiques ont conduit à une parution matinale du JORF (en moyenne entre 2 et 7 heures)".

Une promulgation jugée trop rapide

D'autres dénoncent la rapidité avec laquelle le texte a été promulgué. Sur BFMTV ce vendredi, le porte-parole et député du Rassemblement national Philippe Ballard juge que la promulgation après validation du Conseil constitutionnel est "la marche logique des choses" mais estime qu'avec cette publication rapide, "Emmanuel Macron incarne le mouvement perpétuel pour provoquer, pour humilier, pour déclencher la colère des Français".

La secrétaire nationale d'EELV, Marine Tondelier, juge qu'Emmanuel Macron s'est "précipité" de promulguer cette loi, alors qu'il disposait d'un délai de quinze jours pour le faire.

"Mais quelle provocation! Nouvelle fanfaronnade d’Emmanuel Macron, alors que le pays n’a jamais été autant fracturé. C’était vraiment le moment… Tout en disant vouloir apaiser: de qui se moque-t-il ?", a écrit Marine Tondelier sur Twitter.

La députée EELV de Paris Sandrine Rousseau a aussi fustigé une décision "irresponsable" qui "met notre démocratie en danger".

La députée LFI Clémentine Autain a critiqué "cet empressement de Macron à écraser la tête des oppositions et de la majorité des Français". Elle y voit une volonté d'"empêcher toute nouvelle demande de RIP d'aboutir". Le RIP, ou référendum d'initiative partagée, a déjà fait l'objet d'une demande de la gauche rejetée par le Conseil constitutionnel vendredi.

Une seconde demande de députés et de sénateurs a été déposée jeudi, sur laquelle une décision est attendue le 3 mai. La gauche veut passer par ce type de référendum, dont les conditions sont strictes, pour obliger l'exécutif à faire marche arrière sur la réforme des retraites.

En attendant, plusieurs élus, dont Clémentine Autain, appellent à une mobilisation importante le 1er mai. Vendredi, dans un communiqué, l'intersyndicale a appelé les salariés à faire du 1er mai "une journée de mobilisation exceptionnelle et populaire contre la réforme des retraites et pour la justice sociale".

Sophie Cazaux