Climat: pourquoi l'organisation du référendum annoncé par Emmanuel Macron reste incertaine

Emmanuel Macron participe à la Convention citoyenne pour le climat, le 10 janvier 2020 à Paris - Yoan VALAT © 2019 AFP
Devant les membres de la Convention citoyenne pour le climat ce lundi soir, Emmanuel Macron a annoncé la tenue d'un référendum en vue d'intégrer la défense du climat et la préservation de l'environnement dans la Constitution, si cette réforme était adoptée par le Parlement.
Mais si le chef de l'État annonce déjà la tenue de ce référendum, certains dans l'opposition font preuve de davantage de scepticisme et rappellent que cette révision de la Constitution devra passer devant l'Assemblée nationale puis le Sénat, et être votée en des termes identiques avant de pouvoir être soumise à un référendum. Pas une mince affaire, surtout s'il elle doit être achevée d'ici la fin du quinquennat en 2022.
"Un coup de com du président"?
Des doutes dont a fait part, dans un tweet publié ce lundi soir, Benjamin Morel, maître de conférences en Droit public à l'université Paris II Panthéon-Assas, qui souligne qu'"avant de soumettre une révision constitutionnelle à référendum, il va falloir l'aval du Sénat selon les dispositions de l'article 89... Et c'est loin d'être gagné... Encore moins vu le peu de temps restant dans le calendrier parlementaire".
"Et encore faudrait-il que le groupe LR au Sénat trouve opportun d'accorder un plébiscite sur un sujet a priori consensuel à son principal adversaire politique à un an d'une présidentielle", ajoute-t-il, en jugeant "fort peu certain" la tenue d'un référendum.
S'il fallait une illustration des difficultés à venir, Bruno Retailleau s'en est chargé peu après l'annonce d'Emmanuel Macron. Le sénateur Les Républicains de Vendée dénonce ainsi "un coup de com" du Président pour "masquer son mauvais bilan écologique". "Cela ne changera rien", déplore-t-il encore dans un tweet accusateur. Avant de rappeller encore que la Charte de l'environnement initiée par Jacques Chirac en 2005 "a déjà une valeur constitutionnelle".