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"C'est en train de faire boule de neige": Macron défend son CNR à la veille de la session plénière

Emmanuel Macron lors d'une session du Conseil national de la refondation (CNR) consacrée à la santé des jeunes, le 08 décembre 2022

Emmanuel Macron lors d'une session du Conseil national de la refondation (CNR) consacrée à la santé des jeunes, le 08 décembre 2022 - Teresa SUAREZ © 2019 AFP

À la veille de la session plénière, organisée à l'Élysée ce lundi, pour parler des services publics, Emmanuel Macron s'est confié au JDD. Il défend son Conseil national de la refondation, un moyen selon lui de produire "des changements concrets".

Six mois après son annonce et trois mois après son lancement, le Conseil national de la refondation (CNR) ne fait toujours pas grande impression. Après le "grand débat" pour sortir de la crise des gilets jaunes et la Convention citoyenne pour le climat, Emmanuel Macron avait présenté le CNR comme un moyen de rapprocher les Français des décisions gouvernementales.

Ce lundi, partis politiques, syndicats et acteurs de la société civile sont conviés à la session plénière du CNR, à l'Élysée, pour faire un "point d'étape" sur les moyens de réformer les services publics. L'occasion pour le chef de l'État de tenter de convaincre les oppositions, qui refusent d'y participer, et l'opinion publique. Le chef de l'État s'est d'ailleurs confié à nos confrères du JDD cette semaine, pour défendre un "instrument à retrouver de la force d'âme".

"Car le Covid est passé par là; d'une certaine façon, il a aggravé une forme de déresponsabilisation collective. C'est : 'Vous avez un problème? J'ai des solutions, de l'argent public, des dispositifs.' De ce fait, certains acteurs de terrain ont été transformés en ouvriers spécialisés de sujets venus d'en haut. Ils ont été taylorisés", justifie-t-il.

Une "adhésion du terrain"

Malgré le boycott de l'ensemble des partis d'opposition et d'une grande partie des syndicats de la session fondatrice du CNR, en septembre dans l'Essonne, Emmanuel Macron se dit "frappé" par l'"adhésion du terrain". "Il y a eu des centaines de réunion santé, 12.000 écoles sur 60.000 qui ont lancé des actions sur l'éducation, ou vont ou veulent le faire, alors que rien de ceci n'est obligatoire. C'est en train de faire boule de neige", applaudit-il.

L'opposition reproche notamment au chef de l'État de reprendre la main dans le débat public et contourner le Parlement, où son camp n'a plus de majorité absolue, après les législatives. "C'est faux", se défend-il, assurant que le rôle du Parlement "est pleinement préservé".

"Ceux qui sont mal à l'aise avec le CNR, ce sont les défenseurs du corporatisme, qui est la maladie française, la chose qui s'est reconstruite le plus rapidement après la révolution de 1789", accuse Emmanuel Macron.

"C'est la capture de l'intérêt général par des gens au ­profit de leurs ­intérêts particuliers. C’est mon principal combat politique: je suis le ­premier qui a supprimé l'ENA, effectué cette petite révolution silencieuse qui consiste à décorporatiser la fonction publique", ajoute-t-il, avant d'expliquer vouloir faire "fonctionner" ensemble les institutions, partis et partenaires sociaux.

"Donner des moyens, de la liberté d'agir"

Pour Emmanuel Macron, "c'est aux gens, qui savent mieux que dans les bureaux ou d’autres structures très éloignées d’eux, d'apporter à ces inégalités une réponse concrète". Le CNR a donc pour objectif, selon lui, de "donner des moyens, de la liberté d'agir".

Jeudi, lors d'une session du CNR consacrée à la santé des jeunes, à Fontaine-le-Comte (Vienne), le président a annoncé la gratuité des préservatifs pour les 18-25 ans. "Je suis très pratico-­pratique. Il y a des résultats concrets, immédiats, tangibles, nationaux. Mais c’est aussi de l’acuponcture à grande échelle: on stimule plein de points sur le territoire, et on remet les gens en capacité de faire", explique-t-il à nos confrères.

Emmanuel Macron arrivera-t-il à convaincre demain lors de la plénière? La réunion, abordera des sujets variés, comme la "biodiversité", les "inégalités" et les "finances publiques". " La crédibilité, c'est que ça débouche sur les actions concrètes", concède-t-il.

Fanny Rocher