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Bygmalion: Bastien Millot contredit Sarkozy

Bastien Millot le 1er octobre 2014 à la sortie du tribunal à Paris.

Bastien Millot le 1er octobre 2014 à la sortie du tribunal à Paris. - Matthieu Alexandre - AFP

Dans une interview à L'Express, le confondateur de Bygmalion estime "difficile d'imaginer" que Nicolas Sarkozy ait pu ignorer les dérives concernant ses comptes de campagne.

Bastien Millot sort de son silence. Dans une interview à L'Express, le cofondateur de la société Bygmalion revient sur l'affaire des comptes de campagne de Nicolas Sarkozy, et se défend: "Je n'ai jamais été avisé d'une quelconque facturation litigieuse avec l'UMP dans le cadre de la campagne présidentielle", affirme-t-il. "Je suis totalement étranger à cette affaire".

En revanche, Bastien Millot vise directement Nicolas Sarkozy. Ce dernier a affirmé lors du premier meeting de son retour, à Lambersart, près de Lille, n'avoir entendu parler de Bygmalion que "longtemps après" sa campagne électorale de 2012. Or, explique Bastien Millot, "c'est le candidat lui-même qui signe le compte de campagne à la fin, avec une responsabilité légale et financière. Il est donc difficile d'imaginer qu'il l'ait signé sans regarder".

"Sentiment de terreur" chez les collaborateurs de Sarkozy

"Quand on choisit de faire 44 meetings, et que l'on décide de fournir les images clefs en main aux chaînes de télévision, qu'on exige de faire travailler tel réalisateur de télé payé des milliers d'euros, tel aménagement scénique, telle maquilleuse, qu'on réclame trois énormes meetings (…), et qu'on fait venir les militants par trains et cars entiers, le candidat ne peut pas totalement ignorer que la calculatrice tourne", ajoute Bastien Millot.

Le cofondateur de Bygmalion reconnaît toutefois que Nicolas Sarkozy "a pu ne pas savoir. Mais s'il n'a pas su, c'est que ses collaborateurs ont eu peur de lui en parler", ajoute-t-il, évoquant le "sentiment de terreur" chez les collaborateurs de l'ancien président.

Bastien Millot épargne toutefois Jean-François Copé, dont il a été le directeur de cabinet à Meaux. "Je crois volontiers Jean-François Copé quand il dit qu'il n'était pas au courant du détail des dépenses de la campagne de Nicolas Sarkozy. Il a toujours fait en sorte de se tenir éloigné des sujets d'intendance".

https://twitter.com/ariane_k Ariane Kujawski Journaliste BFMTV