Benalla: Edouard Philippe volontairement absent des questions au gouvernement au Sénat

Le Premier ministre Edouard Philippe "a décidé de ne pas aller" ce jeudi aux questions au gouvernement au Sénat, d'après des informations de BFMTV obtenues auprès de Matignon. Et ce en signe de désaccord avec la décision de la Chambre haute de saisir la justice du cas d'Alexandre Benalla, mais également de proches d'Emmanuel Macron, selon l'AFP.
Le Sénat a choisi ce jeudi de saisir la justice du cas de l'ancien collaborateur de l'Elysée Alexandre Benalla, de Vincent Crase, et de Patrick Strzoda, directeur de cabinet d'Emmanuel Macron pour suspicion de faux témoignage, devant la commission d'enquête sénatoriale.
Le bureau du Sénat a également décidé de transmettre au parquet les déclarations d'autres collaborateurs d'Emmanuel Macron, dont le secrétaire général Alexis Kohler et le général Lionel Lavergne, chef du groupe de sécurité de la présidence.
Les sénateurs soulignent l'absence du Premier ministre
Plusieurs sénateurs avaient apparemment prévu d'adresser leurs questions au Premier ministre ce mercredi, et n'ont pas manqué de le faire savoir. "Ma question s’adressait initialement au Premier ministre", a par exemple déclaré déclare la sénatrice PS Monique Lubin, mais aussi Jean-Marc Todeschini (PS) et Christine Bonfanti-Dossat (LR). Cette dernière a été particulièrement virulente sur la question des violences lors de la manifestation des gilets jaunes samedi.
"Êtes vous sûr qu’avec un tel discrédit, le ministre de l’Intérieur est encore en mesure de poursuivre sa mission place Beauvau?", a-t-elle lancé en s'adressant à Edouard Philippe, absent.
Le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner, le ministre chargé des relations avec le Parlement Marc Fesneau ou encore le secrétaire d’État auprès du ministre de l’Intérieur Laurent Nunez ont répondu à la place du chef du gouvernement lors de ces échanges, entrecoupés de huées.
Ferrand boycotte une conférence prévue avec Larcher
Le président de l'Assemblée nationale Richard Ferrand a, de son côté, décidé qu'il ne participerait pas à une conférence devant des étudiants prévue ce vendredi à Sciences Po Lille. Il devait s'y rendre aux côtés du président du Sénat Gérard Larcher, selon un communiqué de l'Élysée ce jeudi. Ils devaient y expliquer ensemble "le fonctionnement des institutions parlementaires, à un moment où elles sont parfois questionnées", selon le communiqué.
"Prenant acte de la décision du Bureau du Sénat d’utiliser les fonctions de contrôle parlementaire à des fins politiciennes, le Président de l’Assemblée nationale estime que ce choix empêche la tenue de ce débat républicain avec des étudiants, considérant que l’on ne peut simultanément abaisser et promouvoir le Parlement", dit le communiqué.
Juste avant la séance, le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux avait également dénoncé l'action du Sénat devant les journalistes, déclarant qu'il s'agissait d'un acte "politiquement bas et moralement très grave", en fustigeant "un tribunal politique".