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Benalla: "Compte tenu ce qu'on sait depuis, on aurait fait les choses différemment", concède Emelien

Ismaël Emelien - Image d'illustration

Ismaël Emelien - Image d'illustration - AFP

L'ancien conseiller spécial d'Emmanuel Macron a réaffirmé sur France Inter que son départ de l'Elysée n'avait "aucun rapport" avec l'affaire Benalla, dans laquelle il est mis en cause pour avoir organisé la diffusion illégale d'une vidéo provenant de la surveillance policière.

Il a quitté ses fonctions ce lundi soir, selon France Inter qui l'interviewait ce mardi matin. Ismaël Emelien, désormais ex-conseiller spécial du président de la République, publie avec un autre ancien conseiller, David Amiel, un livre pour "défendre l'Elysée" qu'ils quittent.

"Erreur de méthode"

Un ouvrage dans lequel ils défendent la vision "progressiste" du macronisme et concèdent "une erreur de méthode" du gouvernement mais pas "une erreur de cap". Si Ismaël Emelien a décrit son départ de l'Elysée comme "une nouvelle étape de (son) engagement" en l'annonçant au Point en février dernier, il est aussi arrivé après son audition par la police des polices, l'IGPN, dans le cadre de l'affaire Benalla.

"Non", il n'a pas quitté l'Elysée à cause du dossier qui secoue la présidence depuis juillet dernier. "Aucun rapport", a-t-il martelé ce mardi au micro de France Inter. "J'ai pas grand chose à ajouter à ce que j'ai dit aux policiers", a poursuivi Ismaël Emelien, arguant que "l'intégralité des réponses qu'(il) leur (avait) apportées a(vait) été publiée dans la presse".

"Compte tenu du fait que je n'avais aucune connaissance et aucun moyen de savoir la provenance de la vidéo, je ne pense pas que je serai mis en examen mais ce n'est pas moi qui en décide", a expliqué l'ancien conseiller d'Emmanuel Macron. Les images publiées sur Twitter par un salarié de La République en marche, puis promptement retirées, provenaient en effet d'une vidéosurveillance policière. La diffusion illégale de cette vidéo fait l'objet d'une enquête.

"Une fois que le match a été joué, le rejouer n'a aucun sens"

Interrogé sur la communication de crise de l'exécutif dans les remous de l'affaire Benalla, l'ancien conseiller spécial a estimé que "compte tenu de ce qu'(ils) savai(en)t à l'époque", il "ne pense pas qu'il aurait été possible de faire autrement".

Ismaël Emelien s'est ensuite risqué à une comparaison footballistique, arguant que c'était "comme si on di(sai)t à l'entraîneur du PSG après le match retour contre Manchester United: 'Est-ce que vous avez eu raison de sélectionner le défenseur qui a offert le premier but à l'adversaire?'".

"Une fois que le match a été joué, le rejouer n'a aucun sens", a-t-il estimé, concédant toutefois que si l'exécutif avait su "l'intégralité de ce qui avait été commis par Alexandre Benalla, les choses n'auraient probablement pas été aussi longues pour son départ".

Liv Audigane