Baroin, nouvel atout de Fillon, va se faire plus présent

Pour Eric Ciotti pas de doute: "François Fillon sera le meilleur Président de la République, et le meilleur premier ministre, ce sera... François Baroin!"

C'est la caution sarkozyste de la candidature de François Filllon: François Baroin devrait prendre de plus en plus de poids auprès de François Fillon dans les dernières semaines de la campagne, rapporte Le Parisien ce mercredi. 

Compenser le "Penelopegate"

Dans l'ombre de François Fillon pendant le premier débat présidentiel, le rejeton de la chiraquie occuperait Matigon en cas de victoire du candidat Les Républicains. Vendredi à Cannes, Eric Ciotti ne faisait pas de mystère de ce "ticket": "François Fillon sera le meilleur Président de la République, et le meilleur premier ministre, ce sera François Baroin!" François Fillon lui-même ne tarit pas d'éloge sur cette union: "C'est le mariage de l’idéal gaulliste et l’enracinement local."

Fâché avec Alain Juppé, le maire de Troyes avait originellement fait alliance avec Nicolas Sarkozy pendant la primaire. Ainsi que les autres soutiens de l'ancien président de la République, le "Penelopegate" a propulsé François Baroin en bonne place dans l'organigramme de la campagne de François Fillon, avec une fonction révélatrice: le "rassemblement politique".

Au carrefour des Républicains

Il faut dire que la sénateur de l'Aube occupe une place stratégique au sein des Républicains: "Il a plusieurs avantages", détaille un cadre du parti, toujours dans Le Parisien:

"Il a l’expérience de gros ministères, il peut rassembler la famille, il représente les territoires avec sa casquette de président de l’Association des maires de France (AMF) et – ça n’est pas rien – il est soutenu par tous les sarkozystes."

Pressenti comme plan B en cas de retrait de François Fillon, l'ancien ministre de l'économie a vite compris qu'il ne se retirerait pas. "Autant placer ses pions pour Matignon", observe un parlementaire LR. Sa position de premier ministre en puissance permet à sa famille politique de continuer à faire campagne en compensant l'image ternie du champion de la droite, et à Nicolas Sarkozy de restaurer une part de son influence chez Les Républicains.

Montée en puissance

S'il est apparu à de nombreux moments clefs de la campagne de François Fillon, comme lors du rassemblement du Trocadéro, juste derrière le candidat, l'ancien journaliste est pour l'heure assez discret dans ses prises de parole. Ce ne devrait plus être le cas dès cette semaine, assure-t-on chez Les Républicains:

"Jusqu’à ce mercredi, [en raison du grand oral des candidats devant l’AMF, ndlr.], c’était compliqué pour lui de trop s’exposer. Il est quand même tenu à une certaine réserve due à ses fonctions. Mais passé ce rendez-vous, il devrait être nettement plus visible jusqu’à l’élection."

Une manière, quel que soit le résultat en 2017, de gagner en visibilité pour préparer l'avenir. 

Louis Nadau