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"Aussi idiote qu'indigne": Julien Bayou reprend Michèle Rivasi après sa comparaison du pass sanitaire avec l'apartheid

L'eurodéputée EELV Michèle Rivasi.

L'eurodéputée EELV Michèle Rivasi. - JEFF PACHOUD

L'eurodéputée EELV Michèle Rivasi a comparé l'extension du pass sanitaire annoncée lundi soir par Emmanuel Macron à un "apartheid", suscitant ce mardi des réactions indignées chez plusieurs responsables de gauche.

"C'est l'apartheid". La réaction de la député européenne EELV Michèle Rivasi aux annonces par Emmanuel Macron ce lundi afin d'enrayer la progression du variant Delta en France et éviter de reconfiner le pays n'a pas plu à tous ses collègues écologistes. Parmi cet arsenal de mesures, la mise en place d'un pass sanitaire dans de nombreux lieux (bars, restaurants, trains...) dès le mois d'août a semblé particulièrement crisper l'élue verte.

Dans un tweet depuis supprimé, Michèle Rivasi a comparé la mise en place du pass sanitaire à l'instauration de "l'apartheid" dans l'Hexagone.

"C'est l'apartheid dans le pays des droits de l'homme", a-t-elle écrit sur Twitter, comme l'atteste le site Wayback Machine qui archive de nombreuses pages web.
Le tweet de Michèle Rivasi après l'intervention d'Emmanuel Macron lundi soir.
Le tweet de Michèle Rivasi après l'intervention d'Emmanuel Macron lundi soir. © Wayback Machine

Une comparaison "aussi idiote qu'indigne"

Les critiques ont alors fusé sur les réseaux sociaux contre Michèle Rivasi, dont la défiance envers les vaccins a notamment été épinglée par Franceinfo.

"Cette comparaison est aussi idiote qu'indigne", a tancé Julien Bayou, le secrétaire national d'EELV, ce mardi sur Twitter.

"Les mots ont un sens: l'apartheid est un régime politique de la peur, mis en place par des hommes pour tuer, torturer, dominer", a déploré la numéro 2 des Verts Sandra Regol, ajoutant:

"La critique politique est utile quand elle est responsable, ces dérives verbales ne le sont pas. En tant qu'écologiste, on ne peut que les déplorer".
"Un peu de respect pour les femmes, les hommes et les enfants qui en Afrique du Sud ont subi dans leur chair l'apartheid. Des morts, des atrocités et des vies brisées", a aussi tonné le sénateur socialiste Rachid Temal.

Michèle Rivasi s'est ensuite défendue dans un deuxième tweet, lui aussi supprimé: "Je dénonce la politique qu'opère Macron entre les vaccinés et les non-vaccinés. Je vous prie de m'excuser que, dans ce contexte de discrimination délibérée, mon emploi du terme apartheid ai (sic) pu choquer certains. La définition du Larousse est pourtant sans équivoque".

Dans un troisième tweet, encore en ligne, l'eurodéputée a reconnu que l'emploi du terme était "maladroit" et a tenu à s'excuser "d'avoir heurté la sensibilité" de nombreuses personnes. "Je reste indignée des annonces du président Macron que je trouve discriminatoires envers les libertés fondamentales de mes concitoyens", a-t-elle conclu.

Sur les réseaux sociaux, l'élue écologiste n'est pas la seule à avoir employé ce terme d'apartheid. Pusieurs hommes et femmes politiques, en majorité à droite ou à l'extrême-droite de l'échiquier politique, de Florian Philippot (Les Patriotes) à Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France), y ont eu recours pour qualifier ce qu'ils considèrent être une situation discriminante envers les personnes non-vaccinées. L'apartheid est le régime qui avait été mis en place en Afrique du Sud en 1948, instaurant une ségrégation raciale entre les blancs et les noirs.

Clément Boutin avec AFP