Après Valls, la majorité monte au front pour défendre Najat Vallaud-Belkacem
Après Manuel Valls qui a répondu longuement et vertement mardi aux attaques de la droite, la majorité parlementaire a avancé groupée mercredi matin pour défendre la réforme du collège. En meeting lundi soir, le président de l'UMP Nicolas Sarkozy avait lâché: "Dans le combat effréné pour la médiocrité, Christiane Taubira est en passe d'être dépassée par Najat Vallaud-Belkacem".
"Je trouve ça minable, ce genre de phrases lancées devant des militants pour provoquer soit des hurlements de joie soit des rires gras", a réagi mercredi le patron des députés PS Bruno Le Roux, lors d'une conférence commune avec EELV et les radicaux de gauche à l'Assemblée nationale.
"Je pense que l'attaque de Nicolas Sarkozy envers Najat Vallaud-Belkacem est légèrement xénophobe", a déclaré le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis. "Je souhaiterais que ce ne soit pas cela", a lancé à son tour Bruno Le Roux, tout en ajoutant ne pas en être certain.
Invité mercredi matin sur BFMTV et RMC, Michel Sapin, le ministre des Finances, a lui aussi vivement critiqué la déclaration de Nicolas Sarkozy, et veut y voir un "appel aux bas instincts".
Le chef de file des écologistes à l'Assemblée nationale, François de Rugy, estime pour sa part que "la droite bascule vers l'hystérie pour éviter le débat de fond". Sa collègue, Barbara Pompili abonde et accuse l'ex-chef de l'Etat de provoquer le "buzz" pour écarter le "vrai débat".
"Personne ne veut bouger, particulièrement à droite"
"A travers cette question, il y a la démonstration de ce que sont les républicains conservateurs de l'ex-UMP et de ce que sont les républicains progressistes, ceux qui luttent contre les inégalités. Tout le monde constate que le collège aujourd'hui produit de l'inégalité et n'est pas performant. Mais dès qu'il y a une réforme, personne ne veut bouger, particulièrement à droite", déplore Jean-Christophe Cambadélis.
La réforme du collège et la refonte des programmes, menées de front dans un souci de cohérence, sont prévues pour la rentrée 2016. Najat Vallaud-Belkacem a demandé mercredi au Conseil supérieur des programmes (CSP) de plancher sur les langues et cultures de l'Antiquité et de remettre ses propositions le 15 octobre.