À l'Assemblée, les Constructifs cherchent à garder l'équilibre

Les "Constructifs" lors de l'annonce de la création de leur groupe parlementaire. - MARTIN BUREAU / AFP
Plus centriste que le centre: à l'UDI, alliée des Républicains (LR) macron-compatibles au sein du groupe parlementaire des "Constructifs", on s'agace ces derniers jours, selon Le Figaro, de l'alignement presque automatique de Thierry Solère et ses ouailles sur les positions de la majorité.
Les députés LR "dissidents" auraient ainsi tendance à oublier la première moitié de "l'opposition constructive" dans laquelle ils souhaitent s'inscrire. Rien d'étonnant à cela: avec quatre ministres au sein du gouvernement, Les Républicains "constructifs" apparaissent davantage comme une force d'appoint de la majorité que comme une partie de l'opposition.
Pas de donnant-donnant
Une situation d'autant plus agaçante pour l'UDI, héritière de l'UDF giscardienne, qu'elle n'obtient aucune "preuve d'amour" de la part de la majorité:
"Pour l'instant, nous n'avons rien obtenu du gouvernement. Les amendements que nous avons présentés sur la loi moralisation n'ont pas été repris", regrette Philippe Vigier, ancien président du groupe UDI. "J'ai voté la loi d'habilitation pour le dialogue social en confiance, sans maugréer, sans barguigner. Mais nous avons demandé à être associés au travail de rédaction des ordonnances. Quatre fois. Et nous n'avons toujours pas de réponse."
Pour redresser la barre, le coprésident du groupe Franck Riester, fidèle lemairiste, a ouvertement critiqué la suppression de la réserve parlementaire, la réduction de crédits des armées et la baisse des APL. Le député de Seine-et-Marne l'assure, toujours dans Le Figaro: "Quand les choses ne vont pas, nous n'hésitons pas à le dire."
"Neutraliser les UDI"
"Le temps doit faire son œuvre" entre les jeunes mariés de l'Assemblée, estime Philippe Vigier. La nuit de noces avait failli être gâchée par l'affaire de la questure, soufflée aux Républicains "canal historique" par Thierry Solère, privant l'UDI par ricochet de la présidence de la commission des finances. En interne, le groupe connaît encore quelques cahots, comme lors de la nomination du nouveau secrétaire général du groupe. C'est finalement un élu LR, Ludovic Guillot, qui l'a emporté sur son rival UDI.
"Tout ce qui est fait vise à neutraliser les UDI qui sont pourtant majoritaires au sein du groupe et qui pouvaient très bien ne pas s'associer aux Républicains", s'énerve un député.
Il faudra trouver un moyen d'arrondir les angles entre LR en sursis et UDI: les "Constructifs", comptant sur les déçus du macronisme, espèrent en effet créer un parti politique durant le quinquennat.