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Violences au meeting de Zemmour: qui est Marc de Cacqueray-Valménier, leader des "Zouaves Paris" interpellé ce mardi?

Marc de Cacqueray-Valménier en 2020, dans le Haut-Karabagh

Marc de Cacqueray-Valménier en 2020, dans le Haut-Karabagh - Instagram

Le jeune homme de 23 ans, adepte de sports de combat, est coutumier d'actions éclair et violentes.

Une histoire de violence. Dimanche 5 décembre à Villepinte, en marge du premier meeting d'Éric Zemmour qui venait d'annoncer sa candidature à l'élection présidentielle, un groupe de militants de SOS Racisme a brutalement été pris à partie par plusieurs spectateurs qui assistaient au rassemblement politique, dans des scènes de violences largement partagées depuis.

Ce mardi, à la suite d'une enquête de la sûreté territoriale après ces événements, Marc de Cacqueray-Valménier, le leader du groupuscule d'extrême droite "Zouaves Paris", a été interpellé à son domicile de Saint-Cloud, dans les Hauts-de-Seine. Ce dernier a été identifié par plusieurs médias sur les vidéos montrant ladite agression. Ce sont ces images, ainsi que celle des caméras de vidéosurveillance, qui ont permis aux enquêteurs de remonter sa piste.

Violence et nostalgie

Âgé de 23 ans, cet enfant d'une famille proche de la mouvance catholique intégriste, neveu du prêtre traditionaliste Régis de Cacqueray-Valménier, est habitué à jouer du poing. Selon L'Obs, qui lui a récemment consacré un long article, celui qui est qualifié d'"aristo qui a sombré dans la violence de rue" par un militant d'extrême-droite est l'un des dirigeants présumés de ce groupuscule.

Ce dernier regroupe d'anciens membres de la dissoute formation Génération identitaire, mais aussi de plusieurs ultras du Parc des Princes, "des anciens de la Milice Paris et du Kop of Boulogne", deux groupes d'extrême-droite, apprend l'hebdomadaire.

"On sait le quantifier en nombre de personnes. Ils sont quelques dizaines, c’est très localisé dans les XVe et XVIe arrondissements parisiens, mais les actions ne s’y limitent pas.", explique Guillaume Farde, consultant sécurité de BFMTV.

Et le choix de se ranger derrière le nom de "Zouaves" ne doit rien au hasard.

"Les zouaves, c’est une unité de l’armée française disparue en 1962, période où l’Algérie était française. Il y a une nostalgie de l’Algérie française et la référence n’est pas neutre, ils sont les derniers à quitter l’Algérie après avoir lutté contre le FLN", poursuit le consultant.

Les membres des Zouaves pratiquent la musculation, mais aussi les sports de combat. "Ils sont coutumiers des bagarres de rue, ils vont souvent se battre en surnombre, avec des victimes choisies: des homosexuels, des militants qu'ils combattent, dont des membres du comité 'Justice pour Adama', mais aussi des journalistes."

Bien connu de la justice

Si le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a fait part de sa volonté de dissoudre ce groupe, qui ne possède pas de statut d'association de type loi 1901, c'est en grande partie parce que la liste de ses actions, éclair et violentes, s'allonge. En ce qui concerne Marc de Cacqueray-Valménier en particulier, celui-ci est actuellement inquiété dans plusieurs affaires.

"On sait qu’il a des antécédents judiciaires. Il a été condamné une première fois pour des violences commises le 1er décembre 2018, lors de la manifestation de gilets jaunes qui avait conduit à la dégradation de l’Arc de triomphe. Il avait affronté des militants liés à l’extrême-gauche", ajoute Guillaume Farde.

Pour ces faits, le vingtenaire avait écopé de six mois de prison avec sursis assortis de 105 heures de travail d'intérêt général (TIG) pour sa "participation à un groupement en vue de commettre des dégradations.

Marc de Cacqueray-Valménier est également soupçonné d'avoir participé à d'autres violences qui seront jugées le 21 janvier prochain. "Certains des partisans sont allés dans le XXe arrondissement de Paris, dans un bar, le Saint-Sauveur dans le quartier de Ménilmontant, pour affronter les militants 'antifa' de façon extrêmement violente, avec des battes de baseball." Pour cela, de six à dis mois de prison ont été requis contre deux militants dont Marc de Cacqueray-Valménier.

Ce dernier affirme qu'il ne faisait plus partie du groupe rassemblant "majoritairement des lycéens ou des jeunes étudiants" à l'époque de l'attaque, après l'avoir "fréquenté à des intervalles plus ou moins réguliers entre 2017 et 2020".

Combats au Haut-Karabagh

2020 est d'ailleurs une année importante pour Marc de Cacqueray-Valménier. Comme l'explique Libération, celui-ci s'est vanté sur son compte Instagram d'être allé combattre à l'automne de cette année-là au Nagorny-Karabakh aux côtés des Arméniens chrétiens contre les Azerbaïdjanais musulmans.

Sur le réseau social, le jeune homme publie une photo de lui-même vêtu d'un treillis de l'armée orné d'une totenkopf, symbôle utilisé par certaines unités SS lors de la Seconde guerre mondiale. Comme le précise encore le quotidien, il souhaitait, sur place, créer une brigade de volontaires étrangers.

Fasciste revendiqué, il a également participé en octobre 2019 à un championnat de kick-boxing en Ukraine, selon une photo publiée sur son compte Facebook sur laquelle on le découvre vêtu d'un tee-shirt du groupe de black-métal néo-nazi Moloth.

https://twitter.com/Hugo_Septier Hugo Septier Journaliste BFMTV