Vendin-le-Vieil: 14 détenus toujours en grève de la faim pour réclamer de meilleures conditions de détention

L'entrée de la prison de haute sécurité de Vendin-le-Vieil, le 22 juillet 2025 dans le Pas-de-Calais - FRANCOIS LO PRESTI
Une semaine après le début de leur mobilisation, quatorze détenus du quartier de haute sécurité de Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais) se déclaraient encore en grève de la faim ce lundi 8 septembre pour dénoncer leurs conditions de détention, selon l'administration pénitentiaire.
Le 1er septembre, un porte-parole du ministère de la Justice avait déclaré qu'"entre 20 et 30 détenus" avaient commencé une grève de la faim. Dans un communiqué collectif consulté par BFMTV, les grévistes demandaient de meilleures conditions de détention, notamment pour les visites de leurs proches.
"Nos familles paient le prix fort", déploraient-ils dans ce communiqué, signé du "super cartel de Vendin-le-Vieil", authentifié par l'avocate de plusieurs détenus et qualifié de "lunaire" par le porte-parole du ministère de la Justice.
Des détenus de Vendin s'étaient déjà mobilisés fin août
Les détenus fustigent notamment "l'hygiaphone", une vitre empêchant le contact direct entre détenus et visiteurs, "justifiée officiellement pour éviter l'introduction d'objets illicites" alors qu'un "portique à ondes millimétriques détecte déjà tout objet interdit". Des détenus de Vendin s'étaient déjà mobilisés fin août, inondant délibérément leurs cellules.
Selon un avocat de plusieurs détenus incarcérés dans cette prison, leur grève de la faim s'essouffle. "Ils ont essayé de faire feu de tout bois pour voir si ça fonctionnait, mais ils ont rapidement compris que ça n'aboutirait à rien", a-t-il confié sous couvert d'anonymat.
Selon lui, certains suivent de près le vote de confiance lundi à l'Assemblée nationale: "La majorité des détenus aimerait que le gouvernement soit renversé (...), peut-être espèrent-ils qu'un gouvernement de gauche, avec un garde des Sceaux de gauche, permettra des conditions de détention moins rigoureuses".
Des conditions de détention "indignes"
Près de 90 détenus du milieu du narcotrafic ont rejoint entre fin juillet et début août le nouveau quartier de lutte contre la criminalité organisée (QLCO) de la prison de Vendin-le-Vieil, l'un des deux centres pénitentiaires les plus sécurisés de France avec sa prison jumelle à Condé-sur-Sarthe, dans l'Orne.
Plusieurs dizaines d'entre eux contestent leur transfert et leurs conditions de détention à Vendin-le-Vieil devant la justice administrative ou des juges des libertés et de la détention, en vain pour l'instant.
Un juge des libertés avait répondu en partie favorablement le 18 août à un détenu de ce nouveau quartier, qui se plaignait d'y être soumis à des conditions de détention "indignes", mais le 1er septembre, la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Douai a infirmé cette ordonnance.