Var: un homme soupçonné d'avoir tué sa femme juste après l'intervention des gendarmes

Les gendarmes étaient intervenus une première fois à la suite de menaces avec un couteau. Ils avaient conseillé à la femme de quitter son domicile.

Un homme de 51 ans est soupçonné d'avoir tué par balles son épouse à Vidauban (Var) samedi, avant de prendre la fuite, a précisé le procureur de Draguignan Patrice Camberou. Une heure et demie auparavant, les gendarmes étaient intervenus pour protéger la femme.

L'homme a été "interpellé lundi soir, sur la commune des Arcs aux environs de 20h, à la suite d'une course-poursuite de trente minutes avec les forces de l'ordre", a indiqué le procureur-adjoint de Draguignan Pierre Arpaia.

Il doit être présenté mercredi à un juge d'instruction pour être mis en examen pour assassinat, port d'arme prohibé et violences sur personnes dépositaires de l'autorité publique, a indiqué parquet dans un communiqué. "Une arme à feu chargée, un pistolet automatique de calibre 9 mm, ainsi que de nombreuses munitions ont été retrouvées dans (son) véhicule", a précisé Patrice Camberou.

Des faits de violences déjà signalés

Selon le procureur, les forces de l'ordre étaient déjà intervenues, pour des problèmes de voisinage et des "faits de violences dont les plus récents dataient d'une dizaine de jours". Le mari avait alors été "interdit d'entrer en contact avec son épouse et autorisé à ne se rendre au domicile que pour les seuls besoins de son exercice professionnel".

Le meurtrier présumé était "sous main de justice dans le cadre d'un contrôle judiciaire à la suite d'un défèrement pour un problème de violences conjugales et malgré ce garde-fou et ses mesures contraignantes, il est passé à l'acte selon les premières hypothèses même si à ce stade, il n'est qu'un suspect", a ajouté Pierre Arpaia.

Conseil insistant de quitter le domicile

Samedi, à 19h34, les gendarmes interviennent au domicile du couple, après que le mari eût menacé sa femme avec un couteau, indique le procureur dans un communiqué. Sans attendre l'arrivée des forces de l'ordre, elle s'était réfugiée chez un voisin. 

Arrivés sur place samedi à 19h52, les gendarmes constatent que l'homme a quitté les lieux et "invitent avec insistance la victime à quitter le domicile pour se rendre dans sa famille", écrit le procureur. Une heure plus tard, à 21 heures, la victime leur signale au téléphone que l'homme est revenu muni d'une arme à feu. Arrivés à 21h06, ils découvrent la femme morte, par blessure par balles, au volant de son véhicule devant son domicile. 

En France, une femme meurt en moyenne tous les trois jours sous les coups de son conjoint ou ex-compagnon.

Salomé Vincendon avec AFP