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Police-Justice

Une plainte contre Cécile Bourgeon et Berkane Makhlouf pour violences sur la sœur de Fiona

Nicolas Chafoulais, le père de Fiona, le 30 septembre 2016

Nicolas Chafoulais, le père de Fiona, le 30 septembre 2016 - Thierry Zoccolan-AFP

Nicolas Chafoulais, le père de Fiona, porte plainte contre Cécile Bourgeon et Berkane Makhlouf, condamnés pour la mort de la fillette en 2013. Il estime que la petite sœur de cette enfant martyre a également souffert de violences à l'époque.

Le père de Fiona porte plainte. Nicolas Chafoulais, le père de cette petite fille de 5 ans dont le corps n'a jamais été retrouvé, accuse Cécile Bourgeon -la mère de cette enfant martyre- et son ex-compagnon, Berkane Makhlouf, de violences à l'encontre de la petite sœur de Fiona, Eva, âgée de 6 ans. Une plainte avec constitution de partie civile a été déposée le 11 avril dernier, confirme son avocat, Charles Fribourg, à BFMTV.com.

En novembre dernier, Cécile Bourgeon et Berkane Makhlouf ont respectivement été condamnés à cinq et vingt ans de prison par la cour d'assises de Riom, dans le Puy-de-Dôme. La mère de la petite fille a été jugée coupable de non-assistance à personne en danger et de recel de cadavre. Son ancien compagnon a quant à lui été condamné pour violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner et recel de cadavre.

Des violences constatées en 2013

En 2013, lors de leur garde à vue, des traces de violence sur Eva avaient été constatées par le gendarme qui vivait avec la mère de Cécile Bourgeon -cette dernière s'en était vue confiée la garde. Ces traces de violences avaient ensuite été signalées et confirmées par un médecin de l'institut médico-légal de Perpignan. 

"Lors du procès pour la mort de Fiona, les violences commises sur Eva avaient été abordées, ajoute l'avocat du père des deux petites filles. Cécile Bourgeon et Berkane Makhlouf se rejetaient les responsabilités, disant qu'elle était l'objet de punitions, de douches froides, que ce n'était pas la première fois qu'ils la frappaient."

"C'est infernal pour lui"

Une première plainte, déposée fin décembre 2016 et classée sans suite par le procureur de la république de Clermont-Ferrand, évoquait des violences physiques et psychologiques commises de manière répétées. Elle rappelait que durant sa garde à vue, Cécile Bourgeon avait reconnu que Berkane Makhlouf punissait régulièrement Eva en lui tirant l'oreille ou les cheveux de façon violente, en lui faisant prendre des douches froides et qu'elle avait déjà été frappée.

"Le procureur a estimé que les éléments du dossier étaient trop faibles", regrette Charles Fribourg. Cette nouvelle action en justice va automatiquement entraîner la désignation d'un juge d'instruction.

Nicolas Chafoulais estime que Cécile Bourgeon et Berkane Makhlouf doivent être poursuivis pour ces violences. "C'est infernal pour lui. Sa fille est morte, il n'a pas pu récupérer son corps, n'a pas pu lui donner de sépulture, il n'a pas eu d'explications lors du procès. Il prend coup sur coup. C'est dur mais il est debout."

"Personne ne veut la voir dehors"

Le père de l'enfant, âgé de 32 ans, a également exprimé son dégoût quant aux diverses demandes de remise en liberté de Cécile Bourgeon et son ras-le-bol concernant son exposition médiatique. "On en entend parler presque tous les jours, Il y en a marre. Personne ne veut la voir dehors, surtout pas les parties civiles", a-t-il regretté pour France bleu Pays d'Auvergne.

En février dernier, la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Riom a une nouvelle fois rejeté la demande de remise en liberté de Cécile Bourgeon. L'avocat général a dit craindre un "risque de pression et de concertation" à l'égard des témoins et des troubles à l'ordre public.

Un bandeau pour cacher un hématome 

Âgée de 5 ans, Fiona avait été signalée disparue le 12 mai 2013 à Clermont-Ferrand. La mère de l'enfant et son ex-compagnon avaient alors fait croire à un enlèvement, avant d'avouer sa mort. Cécile Bourgeon avait raconté s'être assoupie dans un parc, exténuée par sa grossesse. Le corps de la petite fille n'a jamais été retrouvé malgré plusieurs campagnes de fouilles.

D'après la juge d'instruction chargée de l'enquête, Fiona serait morte après un "enchaînement fatal de violences". Pour son dernier jour d'école, la petite fille était apparue sans énergie, la mine grise et les yeux cernés, selon un témoin de l'établissement scolaire. Le lendemain, elle portait un bandeau pour cacher un hématome au niveau de la tempe, son visage était partiellement tuméfié.

Céline Hussonnois-Alaya