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Traque du suspect de Levallois-Perret: "le malfaiteur a tenté de percuter les policiers"

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DOCUMENT BFMTV - Le directeur de l'Office central de lutte contre le crime organisé (OCLCO) livre les détails de la traque qui a permis de mettre la main sur un suspect dans l'affaire des militaires renversés à Levallois-Perret.

La course du suspect dans l'attaque des militaires à Levallois-Perret s'est achevée mercredi sur l'autoroute A16 entre Boulogne-sur-Mer et Calais. Mais sa traque a été lancée bien en amont, dès le lieu de l'attaque.

Rapidement, les 300 enquêteurs à pied d'œuvre pour retrouver la BMW noire vont disposer de sa plaque d'immatriculation. Un élément qui va être complété par le signalement du véhicule dans le Val-d'Oise par un policier stagiaire, puis par sa localisation grâce au GPS intégré dans la voiture de location. Une stratégie peut dès lors être établie pour procéder à son interpellation.

"On a un véhicule qui évolue à la fois sur l'autoroute et sur des départementales, par un jeu de positionnement et de maillage du territoire on va rapidement la reprendre en compte, en jargon policier, c’est-à-dire en gros la voir à vue", détaille sur BFMTV Frédéric Doidy, le patron de l'Office central de lutte contre le crime organisé (OCLCO).

Technique du bouchon

Une fois repérée, l'objectif, pour les policiers des BRI (Brigade de recherche et d'intervention) de Lille et de Rouen en charge de suivre le suspect, est de stopper le véhicule, une puissante BMW. "Les policiers, qui étaient en filature jusqu'à ce moment-là, provoquent un bouchon", poursuit le directeur. La technique consiste à faire ralentir le véhicule suivi pour qu'elle s'arrête "naturellement".

"La voiture est donc bloquée devant, bloquée derrière, bloquée sur les côtés et, à ce moment-là, on procède à l’interpellation à pied et on extrait le malfaiteur du véhicule", détaille Frédéric Doidy.

Reste alors à penser à un détail: la sécurité des autres automobilistes. "L’idée c’était de ralentir la circulation avec des voitures de policiers mais aussi de créer une espèce de bulle d’étanchéité pour s’assure que des citoyens ne soient pas victimes à leur tour", poursuit le patron de l'OCLCO, détaillant les risques envisagés comme la voiture piégée ou le gilet explosif.

"Les policiers sont particulièrement exposés"

Mais l'interpellation mercredi du suspect à hauteur de Marquise, sur l'autoroute A16, ne s'est pas déroulée comme cette "hypothèse d'école" décrite par ce membre de la direction centrale de la police judiciaire. "Le malfaiteur a essayé de forcer le passage (...) il a percuté un véhicule, il a aussi essayé de percuter des fonctionnaires de police qui, à ce moment-là, sont à pied, donc sont particulièrement exposés et vulnérables", insiste le policier.

A cet instant, l'homme qui était au volant du véhicule recherché depuis plusieurs heures fait un geste qui laisse à penser qu'il pourrait être à la recherche d'une arme. Les policiers font alors usage de leur arme. Le suspect est atteint par cinq balles, dont une au niveau de la colonne vertébrale.

Justine Chevalier et Laetitia Soudy