Zineb El Rhazoui: la une de Charlie Hebdo est "molle"

Un Dieu barbu, armé d'une kalachnikov et à l'habit ensanglanté, sous ce titre: "1 an après, l'assassin court toujours". La une de Charlie Hebdo en mémoire de l'attentat du 7 janvier ne cesse de faire parler. Des organisations religieuses se sont émues d'un amalgame regrettable quand plusieurs hommes politiques ont commenté le dessin du patron du journal, Riss. Mais sur BFMTV, c'est la journaliste de l'hebdomadaire satirique Zineb El Rhazoui qui a critiqué ce choix.
"Je trouve que cette une est molle dans le sens où elle ne désigne pas les choses par leur nom. Là finalement, on ne sait pas s'il s'agit d'un Dieu, d'un franc-maçon ou d'un père Noël", a-t-elle argumenté.
Mais surtout, la journaliste qui vit sous protection depuis plusieurs années se dit "inquiète" pour "l'avenir éditorial" de la publication minée par des tensions internes malgré une aisance financière que Charlie Hebdo n'avait jamais connu.
"Les religions répandent plus de haine que d'amour"
En revanche, pour d'autres personnalités proches de Charlie Hebdo comme l'essayiste et réalisatrice, Caroline Fourest, "les athées sont peu entendus, ils ont un journal qui s'appelle Charlie Hebdo qui est toujours en vie. Si Charlie Hebdo continue à froisser les bigots c'est qu'il n'est pas mort, c'est qu'il est toujours en vie", a expliqué la journaliste sur BFMTV.
"Ça fait des siècles que toutes les religions répandent plus de haine que d'amour" a lui jugé Christophe Alévêque sur BFMTV en défendant la une de l'hebdomadaire satirique.
Interrogés par Le Parisien, des lecteurs habitués notent un "manque de punch" dans les dessins, se disant moins convaincus. "C'est devenu parfois un peu trop grossier", assure l'un d'eux.