Charlie Hebdo: les caisses sont pleines mais l'avenir incertain

Le 7 janvier 2015, les frères Kouachi décimaient la rédaction de Charlie Hebdo. Dans le foulée, le journal avait reçu des milliers de soutiens, partout dans le monde et notamment une manne financière importante pour un hebdomadaire qui se trouvait au bord de la faillite. Un an après, Charlie Hebdo n'est pas forcément sorti de la crise malgré ses caisses pleines. En effet avec 20 millions d’euros de chiffre d’affaires et 200.000 abonnés le journal a de la marge.
"La question est combien d'abonnés vont renouveler leurs abonnements qui arrivent à échéance d'ici un mois ou deux, s'interroge le spécialiste de l'histoire des médias Patrick Eveno sur BFMTV. Le journal est viable pendant cinq ans, dix ans mais on ne peut pas vivre comme ça sur une grenouille accumulée qui petit à petit s'enfuit".
Guerre interne
Même si Charlie Hebdo est aujourd’hui l’un des journaux les plus riches de France, depuis plusieurs mois les ventes s'effritent loin des près de huit millions d'exemplaires écoulés du numéro Tout est pardonné, post-attentat. L’émotion et la vague de soutien sont retombées et pour ne rien arranger le journal est miné par une guerre interne.
Quinze salariés - dont Luz et Zineb El Rhazoui - sur la vingtaine que compte le journal, ont récemment réclamé une nouvelle gouvernance et un statut d'"actionnaires salariés à part égale", disant "refuser qu'une poignée d'individus prenne le contrôle" de l'hebdomadaire. Le journal a recueilli près de 30 millions d'euros en dons et ventes depuis l'attentat. La journaliste confie d'ailleurs à BFMTV "s'inquiéter davantage pour l'avenir éditorial" de Charlie Hebdo que pour les reste.
Plusieurs grandes figures ont déjà quitté le journal comme le dessinateurs Luz et l’urgentiste Patrick Pelloux.