L'ETA achève sa dissolution au Pays Basque français

Graffiti représentant le logo de l'ETA qui achève ce vendredi 4 mai 2018 sa dissolution. - ANDER GILLENEA, AFP/Archives
L'ETA achève ce vendredi son processus de dissolution lors d'une "conférence" aux allures de cérémonie d'adieux à Cambo-les-Bains (Pyrénées-Atlantiques), où des personnalités internationales viendront se porter garantes de la bonne foi de l'organisation indépendantiste basque.
Dissolution en plusieurs actes
Aboutissement d'une lente scénographie, cette conférence est censée clore toute une série d'annonces qui depuis plus d'un mois martèlent le même message via plusieurs canaux médiatiques: ETA (Euskadi Ta Askatasuna, soit "Pays Basque et Liberté"), créée en 1959, s'autodissout, un an après avoir rendu les armes le 8 avril 2017.
Mercredi, c'était un courrier de l'ETA qui était posté par un journal en ligne espagnol diario.es, annonçant sans ambiguïté que l'organisation a "mis fin à sa fonction".
Jeudi, l'ETA diffusait dans les médias espagnols une "déclaration finale" enregistrée par Jose Antonio Urrutikoetxea dit "Josu Ternera", chef historique de l'ETA, disparu dans la nature depuis 2002. Cet h omme, poursuivi pour plusieurs assassinats, y annonce en voix off que l'organisation clandestine a "démantelé l'ensemble de ses structures" et mis "fin à toute activité politique". Cette "déclaration finale" a aussi été lue à Genève par le directeur exécutif du Centre Henry Dunant pour le Dialogue Humanitaire.
Personnalités internationales attendues
Le dernier acte aux allures de reddition est prévu ce vendredi à midi pile, à Arnaga, l'immense demeure de l'écrivain français Edmond Rostand (1868-1918), auteur de "Cyrano de Bergerac".
Des personnalités internationales viendront y clore devant les caméras la dernière insurrection armée d'Europe occidentale, avec 829 morts imputés à l'organisation qui, à coups d'enlèvements et d'attentats, a tenté sans succès d'obtenir l'indépendance du Pays Basque et de la Navarre pour finir décimée par les arrestations de ses chefs, et rejetée par la majorité de la population.
Sur la tribune, on attend le Nord-Irlandais Gerry Adams, ancien dirigeant du Sinn Fein pendant 34 ans, qui milite contre la souveraineté britannique en Ulster; l'ancien Premier ministre irlandais Bertie Ahern, l'homme politique mexicain Cuauhtémoc Cardenas, et Jonathan Powell, diplomate britannique.
Selon la presse espagnole des représentants du PNV, le parti nationaliste basque, et de Podemos (gauche radicale) seraient aussi attendus.